Le Front national confirme sa percée et gagne une douzaine de villes lors du second tour des municipales. La "digue républicaine" érigée par le parti socialiste a cédé face à la vague bleue qui déferle sur le pays.
La presse nationale parle d’un véritable tsunami dimanche soir après
le second tour des municipales. "
Ce n’est plus une vague. C’est un raz-de-marée", rapporte
Le Parisien, qui se fait l’écho de la soirée triomphale de la droite, et dans une moindre mesure, celle du parti de l’extrême droite.
La
gauche qui s’est réfugié derrière son bouclier "front républicain" n’a pas résisté à la vague bleue qui déferle sur plusieurs villes de métropole. Sur les 155 villes perdues par le PS, 11 ont été conquises par le
FN.
En tout, le Front national a réussi à prendre le contrôle d’environ une douzaine de mairies, notamment au 7è secteur de Marseille, à Béziers (Hérault), Fréjus, (Var), Mantes-la-Ville (Yvelines), Beaucaire (Gard), Villers-Cotterêts (Aisne), Cogolin (Var), Le Pontet (Vaucluse), Hayange (Moselle), Le Luc (Var) ou encore Camaret-sur-Aigues (Vaucluse). Après avoir conquis dès le premier tour Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), la ville-symbole du FN, la formation frontiste confirme son emprise nationale ce dimanche 30 mars. Seul point noir au tableau, Louis Alliot, vice-président du FN et compagnon de Marine Le Pen, a été sèchement battu par l’UMP à Perpignan.
En règle générale, le parti lépéniste a pulvérisé son record de 1995 où il n’avait gagné que quatre mairies, en l’occurrence, Toulon, Orange, Marignane et Vitrolles. Selon le site 20minutes.fr, le 7è secteur de Marseille "la plus grosse prise du FN " lors de ce scrutin. La présidente du parti de l’extrême droite n’a pas manqué de qualifier de "vote d’adhésion au FN" celui qui était en faveur de ses candidats.
Selon elle, le FN peut désormais s’adjuger le titre de troisième force politique de la France. "Il faut désormais compter avec une troisième grande force politique dans notre pays", pavoisait Marine le Pen dimanche soir.
A l’issue du second tour des municipales, le Front national réalise une poussée historique, qui dépasse largement ses attentes. "Le FN réalise le meilleur score de toute son histoire pour les élections municipales", se réjouit Florian Philippot, vice-président du Front national, pourtant battu à Forbach.
Le FN qui ne visait initialement qu’une grande ville, parvient à décupler ses objectifs de scrutin, en remportant 11 mairies de plus de 9.000 habitants. A l’heure actuelle, il compte en son sein près de 1.400 conseillers municipaux élus, contre 1.250 en 1995, détaille Le Parisien. Pour mémoire, il n’y avait eu que 100 conseillers municipaux frontistes en 2008.
"Le FN a plus de municipalités qu’il n’en a jamais eues. Là où il y a eu des listes FN, les gens sont allés voter sans gêne pour le Front national. Et avec une hausse de participation plus grande, ce qui prouve que c’est aussi un vote d’adhésion", commente sur Europe1 le politologue Olivier Duhamel. "Le contrat du FN est incontestablement rempli", renchérit Jean-Yves Camus, chercheur spécialiste de l’extrême droite.