Le ministre de l’Intérieur a plaidé lundi soir à l’Assemblée nationale l’importance d’agir sur l’asile et l’immigration. Il a ainsi appelé les parlementaires à "regarder en face" la société afin de la "faire aller de l’avant".
Dans la soirée du lundi 16 avril 2018 à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a défendu le projet de loi sur l’immigration et l’asile. Il a notamment appelé les parlementaires à rapidement trancher sur ce texte très controversé actuellement en première lecture. D’après lui, le dispositif a "trois objectifs majeurs : une immigration maitrisée, un droit d’asile effectif, une intégration réussie". Face à un hémicycle peu rempli, Gérard Collomb a évoqué la "crise migratoire" en Europe. Il a notamment pointé du doigt le "populisme agressif et xénophobe" qui en a résulté dans un grand nombre de pays de cette zone.
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Pour bien illustrer la situation en France, Gérard Collomb a souligné la saturation des hébergements d’urgence. Il exhorte ainsi les parlementaires à laisser leur "sensibilité" de côté, car "on ne saurait continuer très longtemps dans cette voie qui est à la fois indigne des traditions d’accueil de la France, et de plus en plus difficile à vivre pour un certain nombre de nos concitoyens". Le ministre de l’Intérieur a notamment pointé du doigt cette "situation qui se dégrade d’année en année".
D’après les estimations faites par Gérard Collomb, le fait de "raccourcir les délais d’instruction du droit d’asile" permettrait de "gagner en efficacité" tout en tenant compte du droit humain. Le ministre de l’Intérieur a également défendu les mesures "permettant de rendre effectives" les expulsions du territoire français. Il a pris pour exemple l’année 2017 durant laquelle 85 000 obligations de quitter le pays ont été prononcées, mais seulement 15 000 cas ont été respectés.
Par rapport au placement de familles avec enfants en rétention, l’un des sujets les plus débattus jusqu’à l’Assemblée, Gérard Collomb s’est dit "sensible" et déterminé à travailler sur la durée de rétention. Il assure ainsi vouloir qu’elle soit la moins longue possible, "sans pourtant qu’on puisse fixer de date butoir". "Demain la France accueillera, dans les conditions que je viens de préciser, parce que c’est son honneur, parce qu’en agissant ainsi, elle sera dans la fidélité de sa tradition humaniste", a affirmé le ministre de l’Intérieur.
Gérard Collomb reconnaît également qu’"on a parfois critiqué cette loi" sur l’immigration en insistant sur l’emploi de l’euphémisme. D’après ses dires, il existe des problématiques "complexes, sensibles" qu’il faut "traiter avec beaucoup de retenue". Toutefois, relève-t-il, "si on veut changer une société, il faut d’abord avoir le courage de la regarder en face, avec ses failles, ses vulnérabilités, car c’est comme cela que l’on pourra la faire aller de l’avant".
Source : Europe 1, Le Figaro
La hausse des capacités d’accueil n’a pas permis de faire face à l’augmentation du nombre de demandeurs d’asile en trois ans, détaille @gerardcollomb.https://t.co/CpP5fJlnsN #directAN #LoiAsileImmigration pic.twitter.com/7aHPAqi2ps
— LCP (@LCP) 16 avril 2018
.@gerardcollomb consacre une large part de son discours sur le placement des familles déboutées en rétention. Il promet de les y maintenir "le moins longtemps possible", sans pouvoir toutefois fixer de "date butoir".https://t.co/CpP5fJlnsN #directAN #LoiAsileImmigration pic.twitter.com/bebuHNVSNQ
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