"Le redressement n’est pas terminé" mais "le retournement économique arrive", a déclaré François Hollande hier, s’attendant à une plus forte croissance. Jean-François Copé a aussitôt fait part de son scepticisme.
François Hollande, qui doit entamer ce mardi 6 mai sa troisième année de mandat, a fait part de sa propre lecture quant à la conjoncture actuelle dans une interview au Journal du dimanche.
Concédant que le " redressement n’est pas terminé ", le chef de l’Etat estime toutefois que " le retournement économique arrive ". " On est entré dans la deuxième phase du quinquennat " laquelle " doit se traduire par une croissance plus forte, une compétitivité plus importante, une redistribution du pouvoir d’achat par une baisse des impôts ", a-t-il fait valoir.
Le n°1 de l’Exécutif pense avoir fait l’essentiel du chantier au cours de la première phase de son mandat, ce qui a permis d’éviter " l’austérité " et " des économies sur la moitié des retraités et sur les fonctionnaires de la catégorie C ".
" On ne sera pas dans la facilité au cours de la deuxième phase. Il y aura une pause fiscale avec une baisse des prélèvements pour les travailleurs. On fera des économies, mais il y aura de la redistribution ", prévient d’emblée le président, annonçant " une nouvelle conjoncture économique " dont " les fils conducteurs, ce sont la baisse du chômage et la jeunesse ".
Alors que le moral des ménages flanche de 3 points pour se situer à son plus bas niveau depuis 1993, selon les derniers chiffres de l’Insee, François Hollande veut rassurer l’opinion sur ses intentions.
" Je veux redonner le sens de notre histoire. Je veux faire aimer la France ". a-t-il indiqué. Evoquant de façon indirecte l’accueil hostile dont il a fait l’objet lors de son passage à Carmaux, le chef de l’Etat a déclaré qu’il recherche avant tout " la sincérité ". " Je ne renoncerai jamais à voir les Français ", devait-il souligner sur des propos rapportés par Le Point.
Jean-François Copé a été l’un des premières personnalités politiques à avoir réagi aux déclarations du président Hollande. " Depuis deux ans que François Hollande est élu, il vient tous les mois à la télévision pour dire aux Français : ne vous inquiétez pas, cela va s’arranger ", a-t-il commenté sur France 3. " Je vous rappelle qu’il avait déjà prédit le retournement du chômage à la fin 2013, qu’il avait promis il y a un an et demi d’arrêter les hausses d’impôts, on sait ce qu’il en est ...", a encore rajouté le président de l’UMP qui estime que " ce qu’attendent les Français des décideurs politiques, qu’ils soient de gauche ou de droite, c’est de prendre des décisions qui amènent à des résultats... ".
" On ne fera pas de miracles si on ne change pas le modèle de fonctionnement de notre pays, et François Hollande a été un peu élu avec cette promesse, et il ne l’a pas tenue ", a conclu le député-maire de Meaux au cours de son intervention dans l’émission " 12-13 Dimanche ", rapporte Europe1.
Dans l’entourage du chef de l’Etat, on estime que l’Exécutif est sur la bonne voie pour permettre une nette amélioration de la conjoncture économique du pays.
" Dans la trajectoire adoptée à l’Assemblée, le taux de croissance est de 1 % en 2014, 1,7 % en 2015 et 2 % en 2016, la croissance repart, c’est bien ce que le président avait dessiné dans sa campagne électorale, même s’il avait cru que la croissance serait plus élevée en 2012 et 2013 ", commente une source élyséenne dans Le Point.