Coup d’envoi de la 2ème conférence sociale donnée par François Hollande lui-même ce jeudi. L’emploi est l’un des enjeux majeurs que le chef de l’Etat veut défendre.
C’est reparti pour une nouvelle édition de la grande conférence sociale, la deuxième depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande. Durant deux jours, partenaires sociaux et gouvernement devront parvenir à une entente concernant l’agenda des réformes sociales de fin d’année. Les pourparlers s’annoncent cependant quelques peu tendus, notamment après que les chefs de file des organisations syndicales et patronales se soient entretenus avec le président. Le discours de ce dernier, annonçant le lancement des débats n’a pas non plus réussi à mettre en confiance la délégation.
François Hollande « ne nous a pas rassurés sur la préoccupation première des Français qui est les salaires, puisqu’il n’a même pas évoqué la question », a déploré Thierry Lepaon, leader de la CGT. Selon lui, le dirigeant français « n’a pas évoqué la question du montant des pensions pour les retraités, qui est une question également importante et, enfin, sur l’emploi il a évoqué les questions ayant trait aux emplois aidés (...) qui ne sont pas, de manière structurelle, fondateurs de croissance économique et sociale ».
Les 6 tables rondes prévues cet après-midi risqueraient ainsi d’être très animées mais aussi très hétéroclites, avec des syndicats partagés et un patronat à l’affût.
Sur Figaro, le patron de FO Jean-Claude Mailly a déjà prévenu que « le ton sera plus dur » car « le gouvernement ne peut plus rejeter la faute sur son prédécesseur ». Pour le Medef, « pas certain que la conférence se passe bien ».
Demain, les travaux se poursuivront. Durant les deux jours de concertations, les débats tourneront principalement autour de 6 axes, comme le résume le journal La Croix : Mobiliser pour l’emploi et la formation professionnelle- Améliorer les conditions de travail, prévenir les risques et protéger la santé des salariés- Développer les filières et anticiper les emplois de demain- Assurer l’avenir des retraites et de notre protection sociale- Moderniser l’action publique pour conforter notre modèle de service public- Relancer l’Europe sociale.
Dans son discours, François Hollande a clairement fait comprendre que lui et son équipe ont bien l’intention de maintenir le cap pour que la courbe du chômage soit bien inversée d’ici la fin de l’année, et ceux malgré les 3,26 millions de chômeurs recensés, un nombre qui risque encore de s’alourdir reconnaît-il.
Pour y parvenir, il mise avant tout sur des mesures pouvant permettre de réduire les « 200 000 à 300 000 recrutements » qui ne trouvent pas preneurs. Outre la formation, un domaine sur lequel il fait appel à une « action conjointe, Etat, Pôle emploi, régions, partenaires sociaux, organismes de formation et entreprises », le président n’exclut pas non plus les incitations financières.
« S’il s’agit d’un problème de mobilité, réglons-le par des incitations financières. S’il s’agit d’un problème d’écart de salaires, alors comblons-le. Ce peut être la responsabilité de l’Etat », a-t-il déclaré.
Concernant la réforme des retraites, « les efforts devront être équitablement répartis », a-t-il insisté, parlant du déficit des régimes de retraite estimé à 20 milliards d’euros d’ici 2020. Il sera aussi question d’allongement de la durée de cotisation retraite. Selon lui, c’est « la mesure la plus juste à condition qu’elle soit appliquée à tous et à tous les régimes ». Là encore, des voix contestataires pourraient s’élever.