Venu à Carmaux pour le centenaire de la mort de Jean Jaurès, François Hollande a fait face à un public hostile, lui reprochant l’échec de sa politique. Hué dès son arrivée, il a dû repartir avec la même ambiance.
Les habitants de Carmaux qui avaient élu François Hollande à 70% lors de la présidentielle de 2012, semblent ne plus avoir la même sympathie pour celui en qui ils avaient mis tout leur espoir il y a deux ans de cela, durant l’entre-deux-tours.
La déception et la colère se lisait sur le visage des quelques personnes venues accueillir le chef de l’Etat à son arrivée dans la ville dans le cadre du centenaire de la mort de cette figure du socialisme qu’est Jean Jaurès. Sentant le malaise, le n°1 de l’Elysée a décidé de partir à la rencontre de ses contestataires, un bain de foule improvisé qui s’est conclu apparemment par un échec.
" Vous êtes venu à Carmaux, il y a deux ans. Et vous ne tenez pas vos promesses. Pensez à nous, pensez à nous. Jaurès, il ne parlait pas comme vous et vous venez le saluer aujourd’hui ", lui lance une des habitantes, rapporte Express.
" J’ai 51 ans, je suis au chômage. J’ai cru en vous Monsieur Hollande ", s’insurge une autre.
Par ailleurs, certains habitants n’ont pas caché leur déception pour ne pas avoir été autorisés à participer à la cérémonie d’hommage qui se tenait sur la place Jean-Jaurès, entièrement ceinturée de barrières. " En 2012, on était là et aujourd’hui on ne peut même pas aller au dépôt de la gerbe. S’il voyait ça, Jaurès se retournerait dans sa tombe ! ", s’est indignée une habitante.
Pour rétablir le climat, François Hollande a pris l’initiative d’inviter le public à le rejoindre mais cela n’a pas non plus suffi à dissiper le malaise.
Dans une autre tentative, il n’a pas souhaité regagner la voiture qui devait le conduire vers la salle François-Mitterrand pour son discours mais a préféré faire l’itinéraire à pieds, dans une rue presque déserte.
Ses premiers mots se voulaient conciliants. " L’impatience ? Je la comprends. J’entends les interrogations, y compris de mes propres amis ", déclare-t-il alors avant de poursuivre un peu plus tard : " Nous avons été élus, j’ai été élu pour redresser la France ". Mais malgré le ton utilisé, l’assistance est restée silencieuse, froide, passive. La visite du chef de l’Etat dans le fief de Jaurès s’est conclue sur une note très amère, commente la presse nationale.