Suite à l’inculpation de Dominique Strauss-Kahn pour « tentative de viol, séquestration et agression sexuelle » sur une femme de chambre de l’hôtel Sofitel de New-York, les déclarations ne cessent de s’enchaîner sur les rapports que l’ex patron du FMI entretenaient avec les femmes. Cette semaine, dans les colonnes du Figaro, une responsable d’un réseau de Call-Girl a affirmé que celui-ci avait fait plusieurs fois appel aux services de ses filles et s’était montré « agressif, brutal et dominateur » avec elles.
Kristin Davis, plus connue dans le milieu sous le surnom de « Manhattan Madam » est à la tête d’un réseau de Call-Girls, des jeunes femmes payées pour tenir compagnie à de riches clients. Dans le Figaro, elle a affirmé que DSK a eu recours à ses services à 2 reprises en 2006, mettant en cause son comportement envers « ses filles ». Tout d’abord, Irma, une call-girl qui voyait régulièrement le ténor socialiste depuis 2 ans au club le Baron à Paris, sachant que DSK allait solliciter ses services aurait mis en garde Kristin Davis, lui recommandant de « ne pas envoyer de petite nouvelle », parce que celui-ci « se montrait trop agressif et trop brutal ».
Dominique Strauss-Kahn aurait effectivement contacté Manhattan Madam peu de temps après, lui demandant la prestation d’une « Américaine typique plutôt brune ». Samantha, la jeune femme choisie pour le rendez-vous, se serait ensuite plainte de l’attitude du Français. « Elle m’a dit ne plus vouloir avoir affaire à lui. Il avait été physiquement agressif, dominateur et intimidant », soutient Kristin Davis. En septembre 2006, DSK aurait une nouvelle fois fait appel aux services d’une call-girl brésilienne, sans poser de problème.
La responsable du réseau espère que Dominique Strauss Kahn, aujourd’hui sous le coup d’une procédure judiciaire américaine pour avoir agressé sexuellement une employée d’hôtel, sera condamné « à la hauteur des faits qui lui sont reprochés », ajoutant qu’elle « ne veut plus protéger un homme qui abuse des femmes ». Ayant gardé des preuves de ces échanges avec DSK sur son ordinateur, Kristin Davis se dit prête à témoigner au procès.
Mais il y a peu de chances que ces allégations soient réellement prises en compte par la cour chargée de juger l’affaire. D’une part parce qu’elles ne sont pas directement liées à l’affaire du Sofitel, même si elles peuvent dénoter un comportement irrespectueux de DSK par rapport à la gente féminine, d’autre part parce qu’elles restent extrêmement difficile à établir, se basant essentiellement sur la déposition sur foi d’un tiers sur le caractère d’un prévenu. De plus, Kristin Davis a elle-même passé quatre ans de détention à Rikers Island pour proxénétisme, une condamnation qui ne contribuerait pas à crédibiliser son témoignage.
Pour rappel : Dominique Strauss-Kahn fait l’objet d’une plainte pour « agression sexuelle, séquestration et tentative de viol » par une femme de ménage de l’hôtel Sofitel de New-York. Le jury populaire, chargé d’examiner la plainte, a retenu tous les chefs d’accusation à son encontre, l’inculpant officiellement. Après avoir obtenu sa liberté sous conditions, il loge dans une résidence extrêmement luxueuse et sous haute surveillance à Manhattan. Le prochain rendez-vous judiciaire est fixé au 6 juin prochain. L’ex patron du FMI réfute les faits depuis l’éclatement de l’affaire, il devrait donc plaider non coupable, ce qui donnera lieu à un procès dans un délai de 6 mois. Il encoure jusqu’à 74 ans de prison.
Source : Le Figaro