Mis en cause dans une affaire de conflits d’intérêts, Aquilino Morelle, conseiller politique de François Hollande, a annoncé ce vendredi 18 avril sa démission
Coup de théâtre à l’Elysée. Aquilino Morelle a annoncé qu’il a démissionné de son poste de conseiller politique de
François Hollande. Une annonce faite ce vendredi 18 avril alors que Médiapart vient de lâcher à son encontre une véritable bombe, en l’accusant de conflits d’intérêts.
Au terme de six semaines d’enquête, Médiapart a mis en lumière ce qu’il considère comme "la face cachée" d’Aquilino Morelle, présenté comme un "petit marquis" qui se fait cirer ses chaussures de marque Weston au Palais de l’Elysée. Le plus grave, le membre du cabinet du président de la République est accusé de conflits d’intérêts.
Il aurait collaboré discrètement avec des laboratoires pharmaceutiques à l’époque où il était chargé de les contrôler en tant qu’inspecteur de l’Igas (Inspection générale des affaires sanitaires). Celui qui incarnait l’image d’un "médecin intègre" aurait notamment travaillé pour le compte du laboratoire Lundbeck en 2007, et ce, en parallèle avec son travail principal.
Médiapart révèle également que la plume du président, qui écrivait notamment les discours de l’ancien premier ministre Lionel Jospin, faisait appel à "un nègre" pour rédiger ses textes. S’y ajoutent des abus de privilèges auxquels il avait droit en sa qualité de haut fonctionnaire. En métropole, ce scandale médiatico-politique a aussitôt fait le tour des médias comme une traînée de poudre.
Le premier secrétaire du parti socialiste
Jean-Christophe Cambadélis a été l’une des premières personnalités à avoir exigé le départ d’Aquilino Morelle. Le patron du PS a affirmé qu’il ne voit pas la raison pour laquelle cet énarque "peut rester" encore à son poste de conseiller du président de la République, si les accusations portées à son encontre sont avérées.
Aquilino Morelle a nié en bloc tout conflit d’intérêt. "A aucun moment je n’ai été en situation de conflit d’intérêts", se défend-il sur son droit de réponse posté sur sa page Facebook. "En tant que fonctionnaire, un certain nombre d’activités annexes sont autorisées par la loi, dont l’enseignement et le conseil", ajoute-t-il, sans pouvoir éteindre la polémique qui lui coûtera son poste quelques heures plus tard.