Afin d’identifier l’origine de la fuite dans Mediapart des entretiens téléphoniques entre lui et son client Nicolas Sarkozy, Me Herzog annonce qu’il va déposer une plainte pour violation du secret de l’instruction.
Au cœur d’un tourbillon médiatique suite à la
publication par Mediapart des extraits d’enregistrements téléphoniques, dans lesquels on l’entend discuter de l’affaire Bettencourt avec son client Nicolas Sarkozy, Maître Thierry Herzog riposte virulemment par voie de presse et annonce qu’il va déposer une plainte ce jeudi pour violation du secret de l’instruction.
« Aujourd’hui, je vais demander au procureur de la République, par le dépôt d’une plainte pour violation du secret de l’instruction, d’ordonner une enquête et d’identifier qui sont les auteurs de ces violations. C’est-à-dire : qui a remis à Mediapart les rapports tronqués publiés mardi ? », déclare-t-il sur Europe 1. Avant de poursuivre : « Je pense qu’on devrait sans difficulté pouvoir identifier très facilement le ou les auteurs ».
Réagissant sur le tollé provoqué par le terme « bâtards » dont il avait fait usage pour désigner les juges d’instruction de Bordeaux, Me Herzog explique : « Ce sont des écoutes privées. Ce sont des écoutes téléphoniques dans lesquelles j’ai pu me lâcher ». « Il ne vous arrive jamais d’avoir des propos qui dépassent votre pensée ? », demande-t-il alors au journaliste d’Europe1.
En ce qui concerne « Paul Bismuth », le prête-nom utilisé par Nicolas Sarkozy pour échapper à des écoutes judiciaires, l’avocat répond qu’il connait personnellement cet homme, un promoteur immobilier résidant en Israël. Et le fait que son nom ait été choisi pour servir de fausse identité à l’ex-chef de l’Etat n’est que « le fruit du hasard ». D’ailleurs, « je lui ai téléphoné pour m’expliquer. Dans tous les cas, le portable n’était destiné qu’à converser avec Nicolas Sarkozy », assure-t-il.
Pour ce qui est des téléphones avec lesquels lui et son client se communiquaient, « j’ai eu ces portables, je les ai utilisés à partir de juillet 2012. Je redoutais des écoutes sauvages. Pour l’obtenir, je n’ai fourni aucune pièce d’identité. Pour ces faits, je ne suis poursuivi par aucune instance », riposte-t-il, face à l’intention de son ancien camarade de porter plainte pour usurpation d’identité.
Dans un entretien accordé à Express, Paul Bismuth affirme que son nom a été utilisé à son insu. Il confirme qu’une conversation a bien eu lieu entre lui et Me Herzog, et durant laquelle il a bien fait comprendre son agacement. « Je lui ai dit que j’étais choqué et étonné par cette pratique. Je n’ai pas pris de gants. Il n’a pas vraiment confirmé mais a joué sur les mots et tourné autour du pot », raconte-t-il.
Ce promoteur affirme avoir subi de nombreuses pressions de la part des connaissances de l’ancien président pour qu’il revienne sur sa décision de porter plainte.