Le projet de loi concernant l’asile et l’immigration en France s’annoncerait plutôt répressif. Le ministre de l’Intérieur et le président de la République ont communément émis le souhait d’expulser davantage de migrants.
La future loi "immigration - asile" préparée par le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb est une petite bombe à retardement. Dans la sphère politique, beaucoup s’impatientent de voir son contenu. Malheureusement, le projet a pris un mois de retard alors qu’il était censé être transmis la semaine dernière au Conseil d’État. Son arrivée à l’Assemblée nationale devrait donc être prévue avant le mois d’avril 2018. "C’est un énorme texte, très volumineux, explique un proche du président. Il faut prendre le temps, et on fait preuve de prudence", se sont justifiés les proches du gouvernement.
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Dire qu’il faut faire preuve de prudence dans l’élaboration de ce document est un euphémisme. À l’heure où la crise des migrants ne semble pouvoir plus en finir, la France attend impatiemment les nouvelles mesures dans le secteur de l’immigration. Par rapport à cette loi "immigration - asile", Emmanuel Macron demandait une nette distinction entre demandeurs d’asile et migrants économiques. Le premier volet du texte devrait d’ailleurs prévoir un plus rapide traitement des demandes d’asiles. Le second volet, quant à lui, porte sur les procédures "d’éloignement" de ceux qui ont fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
D’après les chiffres de 2016 émis par le ministère de l’Intérieur, seuls 31 000 étrangers en situation irrégulière sur un total de 91 000 se sont vus délivrer une OQTF. Moins de 25 000 d’entre eux ont effectivement quitté le territoire français. L’objectif du gouvernement est donc d’expulser davantage de personnes en situation irrégulière en France. Pour ce faire, Gérard Collomb préconise d’allonger la durée légale de rétention dans les centres administratifs de rétention. Pour rappel, elle est actuellement à 45 jours et pourrait doubler jusqu’à 90 jours. La décision finale concernant ce projet de loi "immigration-asile" va toutefois appartenir aux sénateurs et aux députés.