Depuis 13 ans, Laurent Wauquiez continue de cumuler des droits à la retraite car il est en position de détachement du Conseil d’État depuis 2004.
Il s’agit d’une information sur Laurent Wauquiez révélée par le magazine Lyon Capital. Le président de la région Rhône-Alpes-Auvergne bénéficierait de 13 ans de droits à la retraite pour seulement 2 mois passés au Conseil d’État en 2001. A l’époque, l’élu qui est sorti major de sa promotion à l’École nationale d’administration (ENA), est entré dans le monde actif en tant que fonctionnaire au Conseil d’État puis en 2004, il a été promu maître des requêtes. Peu de temps après, il s’est consacré à sa carrière politique et a été élu député de la Haute-Loire.
A la suite de cette élection, Laurent Wauquiez a changé de statut, il n’est plus en position de disponibilité mais passe à celle de détachement. Une nouvelle position qui, selon Lyon Capitale est "bien plus avantageuse puisque les fonctionnaires détachés conservent leurs droits à avancement et à la retraite". Depuis, le Républicain, candidat favori à la présidence du Parti Les Républicains, continue de profiter du cumule de retraite et cela lui fait maintenant 13 ans d’avantages cumulés.
Lyon Capitale a tenu à préciser que cette pratique n’a rien d’illégal. En effet, d’après la loi sur la moralisation de la vie politique en 2013, "les fonctionnaires élus au Parlement seront désormais placés en position de disponibilité, et non plus de détachement, pendant la durée de leur mandat". Une mesure qui leur offre la possibilité "d’acquérir de droits à l’avancement et de droits de pension". En parallèle, ladite mesure ne sera appliquée qu’en 2017, soit "à compter du premier renouvellement de l’Assemblée". Laurent Wauquiez échappe alors à cette mesure, lui qui est désormais président de région, une fonction non visée par le texte de loi en question.
A titre de rappel, certains élus auraient aussi pu agir comme Laurent Wauquiez en cumulant des droits à la retraite mais contrairement à lui, ils ont choisi de démissionner. Ce fut le cas de Bruno Le Maire, en 2012 qui a décidé de démissionner de la fonction publique car selon lui, le statut d’élu est "incompatible avec le maintien dans la fonction publique, c’est une question d’équité". Il en va de même pour Nathalie Kosciusko-Morizet et aussi Emmanuel Macron qui a choisi de démissionner quand il s’est porté candidat à l’élection présidentielle.
Le président de l’association anticorruption Anticor, Jean-Christophe Picard s’est exprimé sur ce système "choquant et indéfendable" au micro de FranceInfo. Il estime qu’il s’agit d’"une faille du système dont certains profitent et qu’il faut corriger. Il faut imposer un cadre législatif aux élus locaux et limiter le cumul de retraites liées aux mandats".
(Source : rtl.fr)
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