La garde des Sceaux s’est exprimée sur la mise en place de téléphones bridés en prison. Elle estime que "cette idée n’a rien d’absurde".
A l’occasion de sa visite au centre pénitentiaire de La Farlède, dans le Var, Nicole Belloubet a déclaré qu’elle n’est pas contre l’accès aux téléphones bridés en prison. A ce sujet, la ministre de la Justice a effectivement déclaré auprès de La Provence que : "Cette idée n’a rien d’absurde. Il faut donner aux détenus des moyens de communication. Par des portables contrôlés ou des lignes fixes. Une expérience a lieu sur ce point dans la Meuse".
Pour rappel, pas plus tard que la semaine dernière, la contrôleure générale des prisons Adeline Hazan a proposé la mise en place des téléphones portables bridés en prison. Sa proposition consiste à autoriser les détenus à acheter directement les appareils en prison. Des portables qui vont notamment servir à appeler des numéros au nombre restreint. Des numéros téléphoniques qui devraient être déclarés auprès de l’administration pénitentiaire qui au préalable prendra soin de les vérifier avant toute utilisation.
La mise en place d’une ligne fixe personnelle dans une cellule individuelle a été expérimentée dans la prison de Montmédy auprès de 290 détenus. Selon l’explication d’une source de l’administration pénitentiaire "les objectifs de ce dispositif sont multiples. On élargit les plages horaires d’accès au téléphone et on améliore la confidentialité des appels pour favoriser le maintien des liens sociaux et familiaux".
Au bout d’un an d’expérimentation, le retour est plutôt satisfaisant. Il a en effet été indiqué que "des détenus qui n’appelaient jamais se sont mis à le faire et les tensions se sont apaisées".
Jean-François Forget, de l’Ufap-Unsa justice, syndicat majoritaire de l’administration pénitentiaire a réagi à la question des téléphones bridés en prison. Il est plutôt réticent en déclarant qu’"avec un téléphone portable, vous organisez une évasion. Vous orchestrez un certain nombre de choses qui mettent en fragilité le système carcéral".
En revanche, le conseiller national au Syndicat national des directeurs pénitentiaires (SNDP), Jean-Michel Dejenne, y est favorable. Il estime que "nous sommes submergés par les téléphones portables. Autant les légaliser et encadrer leur usage avec toutes les précautions de sécurité nécessaires". Pour rappel, en 2016, pas moins de 33 000 appareils ont été saisis dans l’ensemble des prisons françaises.
(Source : lefigaro.fr)
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