Le Grand Débat de la présidentielle sur BFMTV a réuni les 11 candidats en lice pour l’Elysée. Interrogés sur l’emploi, la sécurité et le modèle social français, ils avaient chacun 1mn30 pour répondre à chaque question et pouvaient s’interpeller.
Les consignes étaient bien claires pour ce Grand Débat de l’élection présidentielle : pas de téléphone portable, 1mn 30 pour répondre, on peut s’interpeller, et tout le monde, les 11 candidats, est assis...
Nicolas Dupont-Aignan a salué la présence des 11 candidats sur le plateau, en prenant la parole. Le souverainiste a rappelé que "Depuis mon engagement auprès de Philippe Seguin, j’ai toujours servi les Français sans jamais me servir. J’ai toujours fait passer mes convictions gaullistes et sociales avant ma carrière". Il alors demandé aux Français de choisir : "soit vous continuez avec ceux qui vous ont menti, soit vous reprenez le pouvoir avec moi pour une France forte, libre et belle".
Deuxième candidat interrogé, Emmanuel Macron a déploré "un pays bloqué par un système qui ne veut plus de vraies réformes". Il a alors proposé "l’alternance véritable, profonde. Le renouvellement de notre vie politique".
Fier de son parcours de berger et maire, Jean Lassalle prône un ""un avenir basé sur l’espoir et le vivre-ensemble."
"Je suis en homme en colère. En colère contre ces héritiers d’un système qui sont ici et qui n’ont pas voulu prendre le taureau par les cornes.", a lancé Jacques Cheminade pour se présenter. Il fait de la lutte "contre cette dictature financière qui gère tout", son principal combat.
Nathalie Arthaud a souligné en guise de présentation que "les travailleurs" sont "indispensables à la bonne marche de la société, alors nos intérêts sont mille fois légitimes que ceux de la minorité capitaliste". Il faut ""un emploi, un salaire correct, un revenu minimum de 1800 euros et une retraite correcte".
"Nous sommes en guerre", a lâché François Fillon avant d’énumérer le rôle de chef d’armée. Il doit "protéger les Français contre le terrorisme islamique et de traiter clairement avec les Russes et les Chinois", a-t-il dit sur un ton ferme.
"Je n’ai pas de plan de carrière, j’ai un combat", a pour sa part indiqué Jean-Luc Mélenchon. Il a alors énoncé une petite liste de ce qu’il veut faire s’il est élu. "Je veux éradiquer la misère parce qu’on ne peut pas vivre heureux dans un océan de malheur. Pour moi, la finance doit rendre l’argent : c’est à elle de payer. Pour moi, écologiste, le travail humain doit se mettre en harmonie avec la nature et les animaux. Concernant l’Europe, je veux sortir de ces traités européens" a-t-il ajouté, avant de conclure : "Je suis prêt à gouverner."
Benoît Hamon veut "en finir avec les hypocrisies" et "être un président honnête". "Je veux aussi être un président combattant face à Poutine, aux États-Unis de Trump. Combattant pour défendre vos intérêts", a-t-il ajouté.
François Asselineau, fondateur de l’Union Populaire Républicaine veut redonner "à la France sa souveraineté". Il estime que "les dirigeants français ne tenaient plus les manettes".
Philippe Poutou affirmant être "le seul à avoir un métier normal ici, à part peut-être Nathalie Arthaud", il n’a pas manqué de tâcler "politiciens corrompus, qui se reconnaîtront" sans épargner les riches.
<<< Les dernières info sur les candidats à l’élection présidentielle
Alors que François Fillon a mis en avant sa politique libérale en matière de travail, "pour diminuer de 40 milliards les charges qui pèsent sur nos entreprises", il a été taclé par Jean-Luc Mélenchon. "Tout cela est absurde", a pesté le candidat de La France insoumise (LFI).
Philippe Poutou veut "prendre l’argent des ultra-riches" pour les redistribuer" et de la même façon, il entend partager le travail. "On créera des emplois en diminuant le temps de travail, c’est possible, c’est un choix politique. Ça ne peut venir que d’en-bas, c’est une bataille sociale", a-t-il déclaré.
Avec 100 milliards investis par an pendant cinq ans, Jacques Cheminade prévoit " de créer cinq millions d’emplois". Pour Emmanuel Macron, « Ce sont les entreprises et les entrepreneurs qui créent les emplois ». L’Etat doit investir dans "le numérique, l’écologie, la rénovation thermique des bâtiments", a-t-il ajouté. "La France a besoin d’un espace financier, économique et politique" pour créer des emplois, a pour sa part soutenu Jean Lasalle.
Benoit Hamon voit grand en matière d’emplois. Il entend créer "un million d’emplois" en 5 ans. "Il faut embaucher dans les services utiles à la population, dans les crèches, dans les retraites, ces secteurs qui sont utiles à la population.", a avancé Nathalie Arthaud.
Avant d’évoquer son plan pour créer des emplois, le leader de Debout la France a attaqué ceux qui ont déjà été au pouvoir, visant principalement Emmanuel Macron et François Fillon. "Cela fait dix ans que vous augmentez les impôts", leur a-t-il lancé. Pour dynamiser les entreprises en France, il pense octroyer "un bonus fiscal très fort". Dans le même sens, Marine Le Pen a proposé qu’"Il faut du patriotisme économique". "Il faut baisser les charges, un impôt sur les sociétés progressif. Il faut abolir le RSI qui a détruit des milliers d’emplois", a-t-elle souligné. Pour créer plus d’emplois, la France doit être indépendante, a lancé François Asselineau. "Tous les traités européens nous cadenassent dans une politique économique et sociale intenable pour les Français", a-t-il déploré.
Emmanuel Macron, évoquant les cas des travailleurs détachés s’est heurté à Nicolas Dupont-Aignan. "Il y a plus de 300.000 Français qui sont travailleurs détachés. Le problème, c’est le travail détaché illégal et quand on ne le respecte pas. Quand j’étais ministre, j’ai fait voter une loi qui permet de mettre des cartes d’identité dans le BTP, et c’est en train de marcher", a fait valoir le candidat d’En Marche !. "C’est totalement faux", a tonné le président de Debout la République.
Pour énoncer son plan en matière de création d’emplois, Nicolas Dupont-Aignan n’a pas manqué de s’en prendre à Emmanuel Macron. "Je voudrais dire que monsieur Macron est très clair : il veut maintenant la concurrence déloyale au coeur de notre pays. Or il faut changer les règles du jeu.", a-t-il dit. En réaction à cette attaque, l’ancien ministre a laché "Parlez de ce qui vous concerne ! ".
Les 11 candidats qui ont participé à ce débat ont également discuté sur la place de la France dans l’Europe. Si Jean Lasalle se dit clairement contre le Frexit, Marine Le Pen propose un référendum pour que les Français décident. Jacques Cheminade prone une sortie de l’Europe actuelle pour "la vraie Europe".
Sur le plan sécurité, Philippe Poutou veut carrément "Arrêter les interventions militaires". Emmanuel Macron estime qu’il importe d’éradiquer le terrorisme "à son origine". Les émirats " servent de terreau financier aux islamistes", affirme François Asselineau qui veut couper "toute forme de "complaisance" avec eux.
Il faut allouer 10 milliards d’euros dans nos armées pour lutter efficacement contre le terrorisme, a confié Nicolas Dupont-Aignan. Pour le candidat du PS qui a souligné qu’il n’y a "pas de solution miracle". Il faut que "les Français s’unissent", a-t-il ajouté.