Après les Etats-Unis, Moscou mettrait son nez dans la campagne présidentielle française. Telle est la déclaration du chef de la commission du Renseignement du Sénat américain mercredi.
Lors d’une conférence organisée ce mercredi, le sénateur américain Richard Burr est convaincu que la Russie ne s’est pas limitée à l’élection américaine. Il est par ailleurs certain que Moscou est impliqué dans les élections françaises. "Nous estimons qu’il est de notre responsabilité de communiquer au reste du monde ce qu’il se passe, parce que nous sommes face désormais à la diffamation de candidats", a-t-il déclaré sur le récit de LCI. Outre-Atlantique, l’hypothèse du rôle de Moscou dans l’élection de Donald Trump semble de plus en plus crédible aux yeux des analystes. L’enquête a été confiée à la commission du Renseignement du Sénat américain qui démarrera ses auditions ce jeudi. Le gouvernement français assure, quant à lui, que "les services de renseignement sont mobilisés".
En France, le gouvernement est déjà en alerte depuis plusieurs semaines. Conscient des cybermenaces qui pèsent sur l’élection présidentielle, le chef de l’Etat François Hollande a ordonné le 1er mars dernier la "mobilisation" de "tous les moyens nécessaires de l’Etat". Le ministre de l’Intérieur de l’époque Bruno Le Roux a alors déclaré que tous les candidats étaient éventuellement menacés par les cyberattaques. "La menace est là", avait-il prévenu en précisant qu’elle se trouvait sur les sites des candidats. Le ministre avait dans la foulée demandé à ce que chaque prétendant à l’Elysée puisse sécuriser leurs sites.
Dans cette perspective, l’Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) était mis à la disposition des candidats pour les aider. Le patron de cette agence, Guillaume Poupard avait manifesté publiquement son inquiétude face à la cybermenace pesant sur la présidentielle, lors d’une audition devant la commission "défense" de l’Assemblée nationale fin janvier. Face à cette révélation sur une possible implication de la Russie, le Kremlin dément. Lors de la rencontre entre la candidate du FN, Marine Le Pen et le président russe Vladimir Poutine, ce dernier a rassuré l’opinion française et internationale. Selon lui, il n’y avait aucune ingérence russe dans la campagne française.