En pleine campagne présidentielle, François Fillon a été mis en examen dans l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs dont aurait bénéficié sa famille. Le candidat de la droite à l’élection présidentielle reste confiant.
A près d’un mois de l’élection présidentielle, François Fillon a été mis en examen par les trois juges chargés d’instruire le dossier des soupçons d’emplois fictifs dont auraient bénéficié son épouse Penelope Fillon et ses enfants. Une mise en examen avec 24 heures d’avance sur la date prévue révèle le Canard Enchaîné. Il s’agirait d’une stratégie élaborée par le candidat à la présidentielle pour ne pas entraver sa campagne et anticiper les réactions médiatiques.
François Fillon s’adressait à une assemblée de chasseurs, mardi 14 mars, lorsque sa mise en examen a été annoncée. Il n’a pas manqué de faire allusion "aux balles qui volent bas" lors de cette campagne qui ne voit pas passer un jour sans que de nouvelles accusations surgissent à son sujet. Pour rappel, l’ancien Premier ministre a fait savoir à plusieurs reprises qu’une mise en examen ne remettrait pas en cause sa candidature. François Fillon n’a demandé aux juges qui l’ont mis en examen "ni faveur, ni dérogation mais simplement le respect du droit".
Le candidat Les Républicains (LR) à la présidentielle est mis en examen pour détournement de fonds publics, complicité et recel de détournement de fonds publics, complicité et recel d’abus de biens sociaux et manquement aux obligations déclaratives, selon le Parquet. Le chef de "trafic d’influence" n’a pas été retenu. Dans une déclaration lue devant les juges, François Fillon a réaffirmé que l’emploi de sa femme Penelope Fillon comme assistante parlementaire n’était pas "fictif". "L’emploi de mon épouse comme collaboratrice parlementaire n’était pas fictif et il n’appartient pas à l’autorité judiciaire de porter une appréciation sur la qualité ou la teneur de ce travail", a-t-il expliqué.
La peine encourue pour détournement de fonds publics est de 10 ans de prison et un million d’euros d’amende. C’est la première fois de l’histoire française qu’un candidat à l’élection présidentielle est ainsi visé par une mise en examen.