Alors qu’il était initialement convoqué mercredi concernant l’enquête sur des soupçons d’emplois fictifs, François Fillon a été entendu ce mardi matin par les juges d’instruction. Le candidat à la présidentielle a été mis en examen pour détournement de fonds publics.
Mise en examen ou pas ? La réponse est tombée avec 24 heures d’avance. Alors que François Fillon a annoncé être convoqué ce mercredi 15 mars, les trois juges d’instruction l’ont entendu aujourd’hui.
Et ce, dans l’affaire des salaires versés à son épouse Penelope, et deux de ses enfants, Marie et Charles.
François Fillon a été mis en examen pour détournement de fonds publics, complicité et recel d’abus de biens sociaux et manquements aux obligations de déclaration à la Haute autorité sur la transparence de la vie publique (HATVP).
Dans quatre jours, c’est son épouse, Penelope Fillon, également convoquée pour une éventuelle mise en examen.
Alors que le candidat LR à la présidentielle est mis en examen, cela ne l’empêche pas de se présenter à l’élection présidentielle. François Fillon pourrait même être élu si les résultats des urnes lui sont favorables !
Oui ! Comme l’a fait Marine le Pen, François Fillon pouvait en effet, de part son statut de parlementaire, ne pas répondre favorablement à la convocation ; il n’était pas contraint d’y aller par la force. Toutefois, il ne s’est pas servi de son immunité parlementaire pour se désister.
Maintenant qu’il est mis en examen, vient l’heure du recours à la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) pour évoquer la prescription en partie des faits qui lui sont reprochés.
À l’issue de cette convocation, François Fillon n’est donc pas ressorti avec le simple statut de "témoin assisté".
Plus les enquêteurs et les magistrats fouillent dans les mouvements d’argent de la famille Fillon, et plus ils mettent au jour de nouveaux éléments.
Le dernier élément en date remonte à hier, avec la découverte que Marie et Charles Fillon, employés par leur père de 2005 à 2007 lorsqu’il était sénateur, auraient donné des dizaines de milliers d’euros à leurs parents.
Le JDD révélait également que le candidat de la droite pour les élections présidentielles françaises aurait reçu depuis 2012 des vêtements d’une valeur de 48 500 euros dont 35 500 euros auraient été réglés en liquide.