Le président d’honneur du Front national (FN) Jean-Marie Le Pen a été mis en examen jeudi à Paris pour provocation à la haine après ses propos sur la "fournée" tenus en juin 2014. Des propos qui avaient suscité des critiques virulentes au sein même du FN.
Le fondateur du Front National a été mis en examen pour provocation à la haine. L’affaire remonte à juin 2014, mais la justice a dû attendre que le Parlement européen accepte de lever l’immunité parlementaire du député, fin octobre 2016, pour lancer la procédure.
Le président d’honneur du Front national s’en était pris en juin 2014 dans une vidéo diffusée sur le site Internet du Front national aux artistes engagés contre ce parti, comme Guy Bedos et Madonna. Alors qu’on lui avançait le nom de Patrick Bruel, d’origine juive, il avait ajouté : "Ecoutez, on fera une fournée la prochaine fois !". Samedi, son avocat Me Frédéric Joachim a annoncé que Jean-Marie Le Pen a été mis en examen jeudi à Paris pour provocation à la haine. L’avocat a dénoncé des poursuites fondées sur des propos "volontairement tronqués" auxquels est attribuée une connotation qu’ils n’ont pas.
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La déclaration de Jean-Marie Le Pen avait suscité de vives critiques, jusqu’au sein de son propre parti. Marine Le Pen s’était désolidarisée de son père et avait qualifié cette sortie de "faute politique". Louis Aliot, vice-président du FN, avait souligné que le choix de ce terme était "stupide politiquement et consternant". Pour sa défense, Jean-Marie Le Pen avait avancé que le mot fournée qu’il a employé "n’a évidemment aucune connotation antisémite, sauf pour des ennemis politiques ou des imbéciles".