Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a détaillé tous les moyens mis en œuvre pour lutter contre les cyberattaques, à l’heure où les États-Unis accusent la Russie de piratage informatique contre le parti démocrate pendant la campagne de la dernière présidentielle.
Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a déclaré, dans une interview exclusive accordée au Journal du dimanche, le 8 janvier, que les analyses effectuées par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) n’ont pas permis à ce jour d’identifier des indices d’opérations de déstabilisation ciblant les élections en France. Il faisait référence au piratage dont les États-Unis accusent la Russie, pointée du doigt pour s’être immiscée dans l’élection présidentielle qui a vu l’élection de Donald Trump.
Cependant, selon Jean-Yves Le Drian, des indicateurs permettant de détecter les groupes d’attaquants les plus redoutés ont été remis à l’ANSSI, et les bonnes pratiques à respecter ont été présentées à l’agence dans le détail. "Il lui revient désormais de les appliquer avec rigueur, c’est ce que les spécialistes appellent "l’hygiène informatique". Elle est essentielle", a expliqué le ministre.
Selon toujours Jean-Yves Le Drian, la France doit maintenant partir du principe que "chaque e-mail envoyé peut être piraté et donc rendu public à des fins de déstabilisation. Ce risque est d’autant plus prégnant qu’avec des moyens réduits il permet d’obtenir des effets très puissants sur la crédibilité d’un individu ou d’une organisation".
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"L’informatique est une arme, dont il faut se protéger, mais qui peut aussi servir à frapper", a mis en avant Jean-Yves Le Drian. Pour lui, elle devait être intégrée au dispositif militaire de la France. "C’est en cours, et j’en ai présenté les grandes lignes le 12 décembre dernier. Le deuxième axe est humain : il nous faut des personnels extrêmement qualifiés, et en quantité. La loi de programmation militaire double donc les effectifs liés à la cyber, pour les porter à 2 600 "combattants numériques" d’ici à 2019 sous l’autorité d’un commandement cyber avec l’appui de 600 experts de la Direction générale de l’armement (DGA), a encore dit le ministre.
Le troisième axe présenté par Jean-Yves Le Drian pour la défense de la France contre les piratages informatiques est financier. Le budget affecté à la lutte contre le phénomène s’approche des deux milliards d’euros sur six ans.." C’est considérable. Cela fait de la France la première force cyber européenne au côté des Britanniques", a-t-il argué.
Aller sur le site de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI)
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