François Fillon et Alain Juppé se sont affrontés hier soir, lors d’un ultime débat télévisé avant le second tour de la primaire de la droite. Les deux candidats de la primaire de la droite ont débattu durant près de deux heures, sur des sujets aussi divers que le temps de travail, l’identité de la France ou les relations avec la Russie.
A trois jours du second tour, les deux finalistes de la primaire de la droite et du centre, François Fillon et Alain Juppé, se sont retrouvé sur France 2, jeudi 24 novembre, pour exposer et débattre une dernière fois de leurs programmes respectifs. Un débat qui était aussi à suivre en direct sur Antenne Réunion.
Les deux candidats ont tenté de conforter ou d’inverser la donne du premier tour, pour devenir le candidat de la droite à l’élection présidentielle de 2017. Retour sur les points forts énoncés par les deux candidats lors du dernier débat de la primaire de la droite.
Interrogé au début du débat sur ses 100 éventuels premiers jours à l’Elysée, Alain Juppé a annoncé que "des décisions importantes" seraient prises avant le 15 août 2017, notamment la réforme des retraites. "J’aurai changé les règles en ce qui concerne le code du travail. Je redéfinirai les règles du CDI pour que l’on puisse mettre des motifs prédéterminés de rupture du CDI. Et je veux mettre en place un plan audacieux pour l’apprentissage. Il faut faire sauter les verrous de l’apprentissage", énumère-t-il. De son côté, François Fillon a énuméré les mesures et assure qu’entre le 1er juillet et le 30 septembre, il réformera le droit du travail, la durée du travail dans les entreprises (fin des 35 heures), et mènerait une réforme des retraites. "Si on y arrive, les Français se diront au 30 septembre : ’ça y est, un truc a changé’", a-t-il affirmé.
François Fillon et Alain Juppé considèrent être des garantis contre le Front national si jamais Marine Le Pen devait se retrouver face à l’un d’eux au second tour de l’élection présidentielle. "Je me suis battu toute ma vie contre" l’extrême droite, rappelle Alain Juppé. "J’ai toujours combattu le Front national", abonde François Fillon. Selon lui, il faut empêcher Marine Le Pen d’être au second tour de l’élection présidentielle car "c’est le signe d’une crise profonde". "Nous n’avons pas suffisamment écouté les Français qui réclamaient plus d’autorité et de liberté, qui réclamaient qu’on respecte leurs valeurs, qu’on ne mondialise pas leur culture", souligne-t-il.
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Dans ce débat, la polémique lancée dans les médias par Alain Juppé sur la position de François Fillon relativement à l’avortement a donné lieu au seul moment de tension palpable."Évidemment je ne toucherai à rien dans ce domaine, c’est la loi Veil, toute la loi Veil", s’est défendu François Fillon. "Je trouve que le procès qui m’a été fait depuis quelques jours n’est pas correct", a-t-il poursuivi à l’adresse d’Alain
Alain Juppé qui avait jugé "ambiguë" ses propos sur l’IVG. "Je n’ai fait aucun procès (...), j’ai juste posé une question", a répliqué le maire de Bordeaux. "Il y a des questions qui ressemblent à des procès", a dit François Fillon.
Les deux candidats ont eu chacun deux minutes pour conclure leur intervention. Alain Juppé a mis l’accent sur l’avenir, qu’il souhaite "apaisé". "La réforme, ce n’est pas la pénitence, c’est l’espérance", lance-t-il. Selon lui, la France aura besoin d’un président "qui rassemble, est attentif à chacun et notamment ceux qui peinent le plus", mais aussi "ouvre les voies de l’avenir pour une France apaisée et réconciliée". "J’ai confiance en vous et nous allons continuer ensemble".
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François Fillon, lui, rappelle qu’il a "bâti" son projet avec "des milliers de Français qui [lui] ont confié leurs doutes, leurs espoirs et leurs réussites". "C’est un projet précis, puissant, de transformation de notre pays, dans le respect des valeurs qui sont les nôtres. En deux ans, on peut redresser la situation, en cinq ans, on peut s’approcher du plein-emploi, et en dix ans, on peut être la première puissance européenne". Le député de Paris a conclu sur une métaphore qui n’est pas sans rappeler la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012. "Je sens une vague qui se lève, et cette vague peut être une force magnifique".