Le Premier ministre Manuel Valls, interviewé par France 24 et RFI depuis la Côte d’Ivoire, dans le cadre d’une visite en Afrique de l’Ouest, a commenté à sa façon les divisions de son camp. Il invite notamment la gauche à sortir du "bac à sable".
Le Premier ministre français a effectué depuis vendredi une tournée de quatre jours en Afrique de l’Ouest. Au Togo, au Ghana et en Côte d’Ivoire, il compte manifester le soutien de la France aux processus démocratiques, sans oublier de promouvoir l’économie française. Arrivé dimanche en Côte d’Ivoire, Manuel Valls a eu l’occasion de faire un rappel à l’ordre à l’ensemble de la gauche lors d’une interview pour France 24 et RFI.
Le Premier Ministre a lancé un nouvel appel au rassemblement afin d’éviter l’élimination de la gauche au premier tour de la présidentielle de 2017. "Qui peut rassembler toutes ces personnalités ?", a commenté Manuel Valls. "Comme le dit Jean-Christophe Cambadélis très justement, nous serions la gauche la plus bête du monde. La gauche française peut le devenir. Elle n’est pas à la hauteur de ses responsabilités", a-t-il accusé. "Il faut agir en responsabilité. Nous ne sommes pas dans une cour de récréation, pas dans un bac à sable", a-t-il encore affirmé.
Le Premier ministre a en outre signé une phrase ambiguë quant à ses éventuelles ambitions présidentielles en 2017 : "Je veux être à la hauteur de la responsabilité du moment (...) et faire en sorte que la gauche puisse demain l’emporter. Et moi, j’y contribuerai, d’une manière... ou d’une autre", a-t-il martelé. Pour autant, Manuel Valls affirme sa loyauté envers l’actuel chef de l’Etat : "J’ai du respect vis-à-vis de François Hollande. C’est un ami. J’ai aussi du respect pour la fonction présidentielle". Il estime que "François Hollande a incarné la France quand il s’est agi de sauver le Mali. François Hollande a incarné la France quand il a fallu sauver la Grèce. Quand François Hollande a permis avec sa diplomatie, je pense notamment à Laurent Fabius et Ségolène Royal, l’accord sur la COP 21, tout le monde a salué l’action de la France et donc du président". Une manière de calmer le jeu après ses déclarations de jeudi. Le Premier Ministre avait confié avoir ressenti de la "colère" après la publication de confidences polémiques du chef de l’Etat dans le livre "Un président ne devrait pas dire ça".