Le Premier ministre Manuel Valls se dit prêt à remplacer l’actuel président de la République François Hollande à la présidentielle de 2017, mais il prédit également un désastre personnel. Ses propos risquent de renforcer les tensions entre l’Elsyée et Matignon.
Le Premier ministre Manuel Valls assimile les confessions du président de la République François Hollande dans le livre "Un président ne devrait pas dire ça" à un "suicide politique", rapporte le Journal du dimanche. Il se dit prêt à remplacer l’actuel locataire de l’Elysée à la présidentielle de 2017, mais estime aussi qu’il risque de "terminer à 10%". Ses propos pourraient raviver les tensions entre la présidence et la primature.
De retour du Canada, Manuel Valls aurait en effet critiqué les déclarations de François Hollande faites auprès des journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme dans leur livre. "C’est irresponsable, consternant, indéfendable, et cela peut-être cataclysmique", aurait-il lancé selon Le Canard enchaîné avant d’enchaîner sur l’éventuelle candidature à la présidentielle de 2017 de l’actuel président de la République : "Je ne vois pas, après ça, comment il peut faire campagne ! Cela ressemble à un suicide politique. Il faut maintenant éviter que ce suicide personnel ne devienne collectif". Samedi dernier, un député PS avait déjà employé l’expression :
#sideration devant le suicide politique que révèle ce nouveau livre.
Nous devons reprendre les commandes.#unpresidentnedevraitjamaisdireca— Yann Galut ن (@yanngalut) 15 octobre 2016
Hier, le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a également les propos de François Hollande, après de nombreux responsables comme le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone. Interrogé sur le livre Gérard Davet et Fabrice Lhomme, il a été incendiaire : "Un président ne devrait pas dire ça... la réponse est dans le titre, c’est la seule chose intéressante du livre". L’ex-Premier ministre est nommément cité dans le livre : Jean-Marc Ayrault "fait le métier sans enthousiasme excessif", "il est tellement loyal qu’il est inaudible", dit notamment de lui le chef de l’État.
Dans un autre article du Canard enchaîné, Manuel Valls ne s’arrête pas là et envisage son propre avenir. Le Premier ministre a souvent répété être prêt à remplacer François Hollande si ce dernier ne se présentait pas à la présidentielle de 2017. Mais, dans ce cas précis, le chef du gouvernement est peu optimiste quant à son propre avenir. "Je vais me retrouver candidat, mais je risque de terminer à 10%. Je serai alors mort politiquement", aurait-il déclaré, toujours selon l’hebdomadaire satirique.