Les magistrats de France ont vivement réagi aux propos de François Hollande sur la "lâcheté" des juges. Dans une lettre adressée au Conseil supérieur de la magistrature, le président de la République a dit regretter "profondément ce qui a été ressenti comme une blessure par les magistrats".
Les propos qu’il tient dans le recueil d’entretiens "Un président ne devrait pas dire ça" avaient scandalisé la profession. Le chef de l’Etat y déclarait aux journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme : "cette institution, qui est une institution de lâcheté... Parce que c’est quand même ça, tous ces procureurs, tous ces hauts magistrats, on se planque, on joue les vertueux... On n’aime pas le politique. La justice n’aime pas le politique...". Reçus à l’Elysée pour avoir des explications, les deux plus hauts magistrats de France ont sorti de l’entretien, pas très convaincus. Ce vendredi François Hollande fait son mea culpa.
Pour apaiser la polémique, François Hollande a envoyé ce vendredi 14 octobre une lettre au Conseil supérieur de la magistrature. Il explique que les propos publiés dans le livre "sont sans rapport avec la réalité de ma pensée comme avec la ligne de conduite et d’action que je me suis fixé comme Président de la République, garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire". Le président a ajouté : "je regrette profondément ce qui a été ressenti comme une blessure par les magistrats dont je mesure, chaque jour, le courage et le dévouement dans la mission difficile qui est la leur".
Le garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas, qui a défendu le président, a lui-même remis cette lettre aux hauts magistrats qu’il recevait vendredi matin à la chancellerie. La journaliste de France Inter Corinne Audouin a tweeté la teneur de la lettre
La lettre de François #Hollande aux magistrats : il "regrette ce qui a été ressenti comme une blessure" #LâchetéGate pic.twitter.com/zpKDu8H6JY
— corinne audouin (@cocale) 14 octobre 2016
Pour François Hollande, la semaine a été rude avec la sortie de son livre confidence. Il a notamment dû essuyer les nouveaux tweets de son ancienne compagne Valérie Trierweiler sur l’expression "les sans-dents" et la polémique née de ses propos sur la "lâcheté" des magistrats.