Plus question de reculer ni de négocier. Manuel Valls va de nouveau avoir recours à l’article 49-3 de la Constitution pour faire adopter définitivement le projet de réforme du Code du Travail. "Pas la peine de perdre du temps", explique en petit comité le Premier ministre.
Ce mardi, le projet de Loi Travail revient devant l’Assemblée nationale. A côté, les opposants ne lâchent rien et s’apprêtent cet après-midi pour une douzième journée de contestation anti-Loi Travail. A Matignon, le Premier ministre Manuel Valls reste ferme et ira "jusqu’au bout" de ce texte. La menace sur l’utilisation de l’article 49-3 de la Constitution se précise. Selon de sources concordantes à l’AFP, Manuel Valls va d’ailleurs l’annoncer dès cet après-midi. Il pourrait intervenir juste après la réunion du groupe PS à l’Assemblée.
"Pas la peine de perdre encore du temps", soulignait lundi une source proche du premier ministre alors que le Front de gauche se prépare au dépôt d’une motion de censure en cas de 49-3, avec notamment des écologistes contestataires et des frondeurs. Une initiative qui avait échoué en mai (56 signatures contre 58 requises, dont 26 socialistes). Selon un de ses ministres, la bataille de l’opinion est perdue et un dernier passage en force aujourd’hui à l’Assemblée, n’y changera rien.
Le Premier ministre serait en outre lassé de "ce jeu plus ou moins glorieux qui consiste à se renvoyer la patate chaude". Pour Manuel Valls "les syndicats se trouvent dans une impasse et que FO est à la remorque de la CGT". Et de conclure : "Moi j’ai fait des ouvertures. L’accord est clair avec la CFDT. On ne prend pas le risque de le remettre en cause".
Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, prévient le gouvernement qu’il "n’en a pas fini avec la loi travail" et promet "des temps forts à la rentrée".
L’examen du texte porté par la ministre Myriam El Khomri doit débuter dès 15 heures. Sur le papier les députés ont jusqu’à vendredi pour examiner un millier d’amendements. Près de 500 ont été déposés par les députés sur le seul article 2 du projet de loi, dont un co-signé par 123 socialistes pour empêcher une baisse de la rémunération des heures supplémentaires.
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