Invité de l’émission spéciale ’Dialogue Citoyens’, ce jeudi soir, sur France 2, François Hollande va répondre aux questions des journalistes et de 4 personnes représentatives de la société française pendant 90 minutes. C’est l’occasion pour le président de la République de faire un bilan sur son mandat.
Ce jeudi soir, le président de la République tente de renouer avec les Français qui ne lui font pas, selon les derniers sondages. Il s’agit d’une « mise en perspective du dialogue et de l’explication » de l’action du président, selon l’Elysée.
Bilan de son mandat
François Hollande, interrogé par David Pujadas sur son mandat, qui serait "un échec" selon les sondages, a confié avoir "affronté des épreuves terribles". Son but "a été de moderniser le pays tout en préservant son modèle sociale ", a-t-il lancé. "Ce n’est pas à moi de délivrer les brevets de satisfaction ou de mea culpa", a fait remarquer le président de la République.
Economie française
L’économie de la France "va mieux", a indiqué François Hollande sur le plateau ce jeudi soir. Il a alors ajouté qu’"Il y a plus de croissance, il y a moins d’impôts, il y a plus de compétitivité, (...) il y a plus de pouvoir d’achat pour les salariés."
La jeunesse et le mouvement Nuit Debout
Le mouvement Nuit Debout est "légitime", selon le président, faisant remarquer que lui aussi a "eu 20 ans". " Je ne vais pas me plaindre qu’une partie de la jeunesse veuille préparer le monde de demain", a-t-il ajouté.
Chômage
Interrogé sur les cas des chômeurs en France, il a indiqué que ""Mon objectif n’est pas de garantir les droits des chômeurs" mais de réduire le nombre de chômeurs.
Projet loi travail
Concernant le projet de loi travail qui fait l’objet de plusieurs contestations, le président de la République a soutenu que "Le problème, c’est de ne pas pouvoir trouver de CDI", en France. "90% des embauches se sont aujourd’hui en CDD. Ce que je veux avec le projet de loi El Khomri, c’est qu’on puisse embaucher avec un CDI", a insisté le président.
Les réformes engagées par l’Exécutif
Le locataire de l’Elysée a également réaffirmé qu’il poursuivra "jusqu’au bout" les réformes entreprises jusqu’ici, à savoir, le projet de loi travail, la lutte contre la fraude fiscale", "égalité et citoyenneté".
Alors que les journalistes qui l’ont interrogé sur la modification du projet de loi Travail, évoquant, un "échec", François Hollande s’est défendu. Pour lui, "discuter n’est pas céder à la rue".
Le président interrogé par un chef d’entreprise
Invitée sur le plateau de France 2 pour participer à ce Grand oral du président, Anne-Laure Constanza a évoqué les "freins" de son entreprise de 35 personnes. La femme qui dirige ’Envie de Fraises’ lui a demandé ses idées pour "pour redonner confiance et faire que recruter ne soit plus un risque en France". En réponse, le chef d’Etat a reconnu que "L’Etat doit faire l’effort de baisser les charges". Face au problème du manque de personnel qualifié, il a évoqué l’objectif du gouvernement de former 500.000 personnes.
Par ailleurs, le président a également soutenu qu’il cherche "l’équilibre" dans le projet de loi travail, répondant ainsi à la gérante de l’Envie de Fraises. En effet, celle-ci déplorait que la loi défendue par Myriam El Khomri "n’est pas faite pour nous, cette loi".
Malgré toutes les contestations, la loi El Khomri "ne sera pas retirée", a martelé le chef d’Etat, sans écarter la possibilité de la modifier.
Retour sur le pacte de responsabilité
Lorsque les journalistes ont évoqué le pacte de responsabilité, François Hollande a précisé que ce pacte "va représenter l’an prochain 40 milliards d’euros", vantant l’idée de "créer les emplois de demain".
Le président qui a indiqué qu’"En 2015, nous avons créé 100 000 emplois net de plus", a admis qu’en France "nous créons moins d’emplois que dans certains pays".
Le nucléaire en France
Interrogé par les journalistes sur le nucléaire et la fermeture des centrales en France, François Hollande a affirmé que "Nous allons fermer Fessenheim". Et l’on statuera sur le cas des autres centrales "à partir de 2019", a-t-il indiqué.
La radicalisation, le jihadisme
Mère de Quentin, un djihadiste mort en Syrie, Véronique Roy fait partie des Français invités pour poser des questions sur le plateau de France 2.
Alors qu’"Il y a eu 170 morts de jeunes partis en Syrie et en Irak", le président se veut rassurant. Il a alors évoqué la nécessité "d’aider les familles". Les centres pourraient accompagner les jeunes et aider les parents à "détecter les signaux", a avancé le président. Environ 9.000 signalements y ont déjà été enregistré, a-t-il rappelé.
Interpellé sur les cas de maires qui voient les quartiers changer rapidement à cause de la radicalisation, François Hollande a tenu à souligner que la pauvreté "n’induit pas forcément la radicalisation".
Léa Salamé a demandé au président "pourquoi nous avoir fait subir quatre mois de débat ?" sur la déchéance de nationalité pour finir par l’enterrer. Pour y répondre, le locataire de l’Elysée a rappelé ce qu’il a vécu le soir du 13 novembre. "C’était important qu’il y ait cette unité", a-t-il avancé, mais "Les calculs politiques s’en sont mêlés", a-t-il déploré.
Les migrants à Calais
Antoine Demeyer, électeur du FN a été le 3e représentant des Français. Il a évoqué les problèmes que rencontrent les habitants de Calais. "Des gens ont peur d’aller dans la rue", a-t-il raconté. Il a alors répondu qu’"On doit les convaincre qu’ils ne passeront pas, et leur dire : ’ne restez pas là, nous pourrons vous accueillir ailleurs’".
Pour tenter de convaincre son interlocuteur de ne pas voter FN, François Hollande a lancé "Il faut faire attention à pas prendre un médecin qui puisse tuer le malade ".
A noter qu’Antoine Demeyer a souligné face au président que "Mon vote est un vote de colère", soulignant par la même occasion qu’il n’est pas raciste.
Le port de voile à l’université
François Hollande a été clair sur ce point. Le port de voile à l’université ne sera pas interdit, a-t-il souligné. " C’est un lieu de liberté", a soutenu le président. Mais ne donnant pas tort à son premier ministre, il a affirmé que le voile est "une atteinte à l’égalité entre les femmes et les hommes, c’est une atteinte au principe de la République".
"En France, la laïcité, c’est le respect des croyances", a soutenu François Hollande qui a indiqué que l’habit ne doit pas être provocateur.
La crise des migrants en Europe
En ce qui concerne l’accueil des migrants, le chef d’Etat a annoncé que la France a "une position identique" à l’Allemagne. Il a également assuré que le gouvernement va se rapprocher de la Turquie et de la Grèce pour les aider à gérer cette crise des migrants.
La crise en Syrie
Alors que la Russie semble prendre le dessus dans la gestion de la crise en Syrie, comme l’a fait remarquer Léa Salamé, le président a déclaré que la France va travailler avec la Russie.
"Depuis 2012, la France a eu raison", a-t-il affirmé ajoutant qu’elle a été "exemplaire" dans la gestion de cette crise en Syrie.
Jeunesse
Marwen Belkaid a été le dernier invité à parler avec le président. Il a fait remarquer qu’il y a eu "quatre années de reniement" de la jeunesse en France. "Je ne renie rien de ce que j’ai dit au Bourget (...). Je serai jugé sur la place donnée à la jeunesse". Il est alors revenu sur les actions du gouvernement en faveur des jeunes ces 4 dernières années, notamment dans l’éducation (hausse du nombre des enseignants, des boursiers, ...) et l’immobilier (garantie logement).
Sur le plateau de France 2, le président a soutenu que les jeunes "ne vivent pas moins bien, ils sont dans la précarité trop souvent".
Et s’il devait refaire ces 4 dernières années
"Bien sûr que si je devais refaire", il y aurait eu des "consultations supplémentaires ", a avancé François Hollande, ce jeudi soir.
Sa candidature à la présidentielle
François Hollande se prononcera sur son éventuelle candidature à la présidentielle à la "fin de l’année".
Il "a été mon conseiller avant que je devienne président. J’en connais le talent. Il est à sa tâche. (…) Qu’il veuille s’adresser aux Français (…), je ne vais pas l’en empêcher (…) mais il doit être dans l’équipe, sous mon autorité", a tenu à précisé le chef d’Etat concernant le ministre Emmanuel Macron qui n’a pas écarter l’idée de se porter candidat à la présidentielle en 2017.