Un débat sur l’état d’urgence eut lieu, hier, à l’Assemblée nationale. Les députés se sont penchés sur l’avenir de ce régime et ses implications.
Sept Français sur dix pensent qu’il faut sortir de l’état d’urgence après son échéance, le 26 février, rapporte le site 20minutes.fr. Les députés, eux, sont plus divisés, et ne sont visiblement pas passionnés par le débat qui eut lieu dans un hémicycle de l’Assemblée nationale clairsemé.
Le député socialiste Jean-Jacques Urvoas avait rendu un avis mitigé sur l’efficacité de l’état d’urgence, à l’heure où le Conseil de l’Europe s’est alarmé des dérives de ce régime. Un bilan d’étape de l’Assemblée nationale montre que l’intérêt de l’état d’urgence s’est émoussé.
Jean-Jacques Urvoas, qui préside la commission parlementaire sur l’état d’urgence, a démontré que l’extinction progressive de l’intérêt des mesures de ces mesures "se lit dans les chiffres et traduit bien plus qu’un essoufflement". Il a par ailleurs affirmé que la moitié des perquisitions sont venues d’informations des services de renseignement, les autres ont visé les stupéfiants et les armes.
Seuls quatre députés, dont deux par erreur, s’étaient opposés à une prolongation de l’état d’urgence jusqu’au 26 février. Mais deux mois plus tard, ce consensus commence à se fendre. Certains doutent de l’efficacité de ce régime pour lutter contre le terrorisme, à l’image du député Sergio Coronado (EELV) qui a souligné que les 3 000 perquisitions administratives n’avaient "abouti qu’à une mise en examen en lien avec une entreprise terroriste", avant d’interroger le gouvernement : "Faut-il continuer ?". Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, qui n’a pas répondu à la question, a défendu les mesures ciblant la délinquance et le trafic, un moyen d’aller vers le terrorisme, selon lui.