Nadine Morano a fait référence au général de Gaulle sur le plateau d’"On n’est pas couchés" pour affirmer que la France est "un pays de race blanche". "Pour qu’il y ait une cohésion nationale, il faut garder un équilibre dans le pays, c’est-à-dire sa majorité culturelle" a déclaré l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy.
La phrase de Nadine Morano a fait scandale, observe L’Express qui doute de sa véracité. L’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy a ajouté qu’elle ne faisait que répéter les propos du général de Gaule. La citation scandaleuse a été reprise par l’extrême droite depuis plus de vingt ans.
En effet, en 2009, le Front national a utilisé cette phrase que l’on prête au général de Gaule. En 2007, Eric Zemmour l’avait également employée sur le plateau d’I-Télé et dans Le Figaro.
Mais contrairement à ce que pense Nadine Morano, il ne s’agit pas d’une déclaration publique mais d’une citation tirée du livre d’Alain Peyrefitte "C’était de Gaulle". La voici en intégralité :
"C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. Qu’on ne se raconte pas d’histoires ! Les musulmans, vous êtes allés les voir ? Vous les avez regardés avec leurs turbans et leurs djellabas ? Vous voyez bien que ce ne sont pas des Français ! Ceux qui prônent l’intégration ont une cervelle de colibri, même s’ils sont très savants. Essayez d’intégrer de l’huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d’un moment, ils se sépareront de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront vingt millions et après-demain quarante ? Si nous faisions l’intégration, si tous les Arabes et Berbères d’Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s’installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon village ne s’appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées !".
Cette citation a été rapportée par Alain Peyreffite dans ses mémoires publiées en 1994, soit plus de 24 ans après la mort du général de Gaulle. L’ancien ministre raconte que le général de Gaulle aurait prononcé cette phrase le 5 mars 1959, en pleine guerre d’Algérie.
Pour l’historien Jean-Paul Bled, cette phrase ne peut pas engager le général de Gaulle : "le général de Gaulle considérait qu’il n’y a que l’écrit qui pouvait engager sa personne. Or cette phrase a été prononcée à l’emporte-pièce dans une conversation privée mais il n’y a aucune trace écrite dans ses mémoires ou ses discours. Le général de Gaulle ne peut donc en être comptable”, conclut-il.