Le trésorier du Front national, Wallerand de Saint-Just, entendu ce mercredi matin par la justice a lancé une contre-attaque dans l’affaire de financement illégal de son parti en assignant l’Etat en justice.
Wallerand de Saint-Just, trésorier du Front national est entendu ce mercredi matin par le pôle financier du tribunal de grande instance de Paris en tant que représentant de son parti. Le parti extrême droite est en effet poursuivi pour des soupçons de financement illégal, notamment par la société Riwal, sous la direction de Frédéric Chatillon, un proche de Marine Le Pen. Wallerand de Saint-Just, lui-même, est d’ailleurs poursuivi dans la même affaire et pour les mêmes motifs mais en tant que trésorier du Front National. Pour son rôle personnel, il sera entendu par la justice le 21 septembre.
A l’origine, l’enquête a visé des faits de faux et d’escroquerie. Les juges ont suspecté un système frauduleux d’enrichissement avec de l’argent public aux législatives de 2012. Le parquet de Paris a étendu en mars les investigations aux délits de financement illégal de parti politique ou de campagne électorale mais aussi l’acceptation par un parti d’un financement découlant d’une personne morale. Le texte concernant ce dernier délit a toutefois été modifié par la loi Cahuzac, du 11 octobre 2013.
En réalité, le financement d’un parti politique par une personne morale peut être reproché, mais ne peut plus être puni. Ni le législateur, ni le parquet de Paris, ni les juges n’ont pourtant observé la faille. Le député socialiste Dominique Raimbourg a essayé de réparer cette bourde juridique en déposant un amendement, mais le Conseil constitutionnel a rejeté le texte pour des questions de forme. En attendant, Wallerand de Saint-Just contre-attaque. "L’État m’a poursuivi sur cette base et doit aujourd’hui répondre de cette faute inqualifiable", a-t-il clamé mardi lors d’une conférence de presse. Même en présence de cette faille juridique, le Front National risque une mise en examen ce mercredi.