Le premier ministre Manuel Valls a réagi aux propos du maire de Roanne qui affirmait vouloir n’accueillir dans sa commune que des réfugiés chrétiens.
Le premier ministre Manuel Valls a mis en avant le caractère universel du droit d’asile, observe L’Express ce matin. Pour lui, il est hors de question de transiger. Il a insisté sur le fait l’accueil des migrants ne peut se faire sur la base de discrimination religieuse. "On ne trie pas en fonction de la religion", a-t-il martelé, alors que des élus ont déclaré ne vouloir accueillir que des chrétiens d’Orient.
Mais Manuel Valls a aussi soutenu qu’il faut accueillir les migrants avec des règles et une organisation sérieuse. C’était lors de ses vœux à quelques jours du nouvel an juif, à la synagogue Nazareth, à Paris. Yves Nicolin, élu Les Républicains, avait déclaré, lundi, être prêt à accueillir peut-être une dizaine de familles, mais à la condition qu’il soit bien question de migrants chrétiens persécutés par l’organisation Etat islamique.
Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, avait été le premier à condamner les maires qui ne veulent accueillir que des migrants chrétiens. Les premiers migrants sont arrivés aujourd’hui sur le sol français. Il a parlé d’une "discrimination funeste".
Bernard Cazeneuve pense que les chrétiens d’Orient doivent être accueillis, mais aussi les musulmans qui sont aussi persécutés par le groupe Etat islamique. Il est certain que d’autres groupes ethniques sont aussi victimes des exactions de l’organisation terroriste "avec le même degré de barbarie".
Mgr Georges Pontier, le président de la Conférence des évêques de France, a lui aussi pris ses distances avec de telles propositions : "Évidemment nous n’effectuons aucun tri, ça n’a pas lieu d’être et c’est contraire à l’esprit des religions", a-t-il soutenu.