Pour la première fois, François Hollande dit son regret d’avoir annulé en arrivant à la tête du pays, la hausse de TVA décidée par son prédécesseur, Nicolas Sarkozy.
Dans un entretien accordé le 9 juillet à la journaliste du Monde Françoise Fressoz, qui en rend compte dans un livre intitulé "Le stage est fini" à paraître ce mercredi, François Hollande dresse le bilan des trois premières années de son quinquennat. Avec franchise, le président de la République évoque certains regrets, notamment en supprimant la TVA sociale voulue par Nicolas Sarkozy.
"Je ne serais pas allé aussi loin, j’aurais gardé l’augmentation de la TVA décidée par Nicolas Sarkozy pour boucler le budget qu’il nous avait laissé", concède François Hollande. Le président a précisé qu’"on paie souvent la première loi de finances rectificative". Il a ainsi relevé que "pour Sarkozy c’était la loi travail, emploi, pouvoir d’achat (loi TEPA et son "bouclier fiscal", ndlr) interprétée comme un cadeau fiscal" et qu’il "a payée tout son quinquennat". "Nous, on a payé les 11 milliards d’impôts nouveaux levés à notre arrivée", semble-t-il encore regretter.
La gauche française n’est pas "mature"
Le chef de l’Etat fait aussi un aveu. Celui d’un Parti socialiste qui manque selon lui de "maturité". "J’ai fait le pari que la gauche était devenue mature, que, minoritaire dans le pays, elle serait capable de comprendre qu’elle devrait faire bloc pour gouverner ; mon constat, c’est qu’une partie de la gauche ne l’admet pas", confie-t-il. François Hollande se décrit par ailleurs comme un réformateur "qui a engagé des réformes qui ne sont pas toutes de gauche mais servent l’intérêt général".
Il "met aussi à (son) crédit" l’absence de mouvement social majeur tout en constatant que "le mécontentement est passé par les urnes", municipales, européennes et départementales. "On est le pays où on parle le plus de réforme et on en fait le moins", lance-t-il.
Enfin, dans la perspective de la course à l’Elysée de 2017, pour laquelle il n’a pas encore dit s’il serait candidat, François Hollande cible déjà le président des Républicains, Nicolas Sarkozy. "Il mobilise très bien son camp mais il est le candidat le moins rassembleur du pays", déclare François Hollande.