Claude Guéant et Michel Gaudin ont été informés mardi 26 mai par le parquet national financier (PNF) qu’ils étaient renvoyés devant le tribunal correctionnel dans l’affaire des primes de cabinet.
Claude Guéant sera jugé dans l’affaire des primes d’enquête. Le parquet national financier a annoncé mardi sa décision de renvoyer l’ancien ministre de l’Intérieur devant un tribunal correctionnel, révèle Le Monde ce mercredi. L’ex-ministre est cité à comparaître pour "complicité et recel de détournement de fonds publics par ordre et instruction".
L’ancien préfet de police de Paris Michel Gaudin est quant à lui poursuivi pour "détournement de fonds publics". Trois autres préfets sont eux aussi renvoyés en correctionnelle pour complicité. Le procès est programmé à partir du 28 septembre. Claude Guéant risque jusqu’à dix ans de prison.
En décembre 2013, Michel Gaudin et Claude Guéant avaient été placés en garde à vue dans cette affaire portant sur des primes en liquide versées par le ministère de l’Intérieur. L’enquête a établi que 10 000 euros mensuels ont été "remis" à Claude Guéant de mai 2002 à l’été 2004, à l’époque où il était directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy. D’importantes factures suspectes, réglées en liquide, ont été également trouvées pour un montant total de 47 000 euros de dépenses réalisées entre 2006 et 2009.
Ces primes d’argent liquide, illégalement piochées dans les "frais d’enquêtes" destinés à la police, servaient à compléter la rémunération de plusieurs membres du cabinet du ministre. Cette pratique était pourtant interdite par une note signée en février 1998 par le directeur général de la police (DGPN), Claude Guéant lui-même. Les primes de cabinet avaient par ailleurs été abolies par le gouvernement Jospin le 1er janvier 2002.
Sollicités, ni M. Guéant ni M. Gaudin n’ont souhaité s’exprimer. "Ce n’est pas un vol à l’étalage, cette affaire n’est pas simple et mérite au moins quelques investigations de la part d’un juge", a estimé de son côté Me Jean-Yves Dupeux, conseil de Claude Guéant. Le procès est programmé à partir du 28 septembre. Claude Guéant risque jusqu’à dix ans de prison.