Après une journée agitée à l’Assemblée, Manuel Valls et Emmanuel Macron ont justifié dans les 20 heures de TF1 et France 2 l’utilisation de l’article 49-3 jugée par beaucoup comme un aveu d’échec.
Face à la possibilité que le projet de loi Macron pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques ne soit pas adopté, le gouvernement ne voulait prendre aucun risque et a sorti son arme fatale. Manuel Valls a donc annoncé mardi à l’Assemblée qu’il allait faire appel à la procédure prévue par l’article 49 alinéa 3 de la Constitution qui prive les députés de pouvoir voter pour ou contre le texte du ministre de l’Economie. De nombreuses réactions ont fusé après cette décision et l’"aveu d’un échec" du gouvernement s’est fait entendre.
Invité du 20 heures de TF1, Manuel Valls s’est imposé dès le début de l’interview en indiquant que la France avait besoin d’autorité. "Nous ne pouvions pas jouer aux dés" la loi Macron a-t-il ajouté assumant l’utilisation du 49-3. Le Premier ministre a martelé être allé jusqu’au bout du débat notamment face à l’intention de ceux qui, dans l’opposition de droite et de gauche, dénoncent un déni de démocratie. "Je ne pouvais pas me permettre qu’il y ait un échec", s’est encore justifié le locataire de Matignon qui refuse que l’usage du 49-3 soit justement un aveu d’impuissance. L’échec, selon lui, aurait été la non adoption du texte.
Evoquant l’idée que la motion de censure déposée par l’UMP puisse le mettre dans l’embrouille, Manuel Valls a souligné qu’il ne voulait pas perdre du temps avec ceux qui avaient d’autres objectifs à part les problèmes des Français surtout dans un moment très grave. Pour conclure son intervention dans la détermination, le premier ministre a indiqué : "j’ai du carburant pour continuer et personne ne peut douter de ma détermination, de celle du président de la République, de celle du gouvernement, nous continuerons les réformes, jusqu’au bout, jusqu’en 2017".
Dans la foulée, sur le plateau de France 2, le ministre de l’Economie se faisait également porte-parole de son gouvernement. Confronté aux déclarations de François Hollande datant de 2006 fustigeant l’utilisation par la droite du 49-3, Emmanuel Macron a répondu que chaque moment avait sa vérité tout en rappelant que l’article 49-3 était dans la Constitution. Pour le ministre, son adoption signifie que "la gauche est capable de gouverner".