Pour Manuel Valls le mot "apartheid" est justifié car la France est cloisonnée entre ses différentes couches sociales.
Le Figaro rapporte que Manuel Valls assume l’utilisation du terme "apartheid". Ce mot du Premier ministre pour cerner la réalité sociale de la France a soulevé la polémique. "Une faute" dit Nicolas Sarkozy, qui s’est dit "consterné". Une "insulte à la France", a estimé Florian Philippot, vice-président du FN. "Les mots ont un sens", a fustigé le député UDI François Sauvadet, tandis qu’à gauche, également, certains accusent une maladresse.
Manuel Valls indique avoir choisi ce mot délibérément pour interpeller les esprits car il ne faut pas avoir peur des mots, estime-t-il. D’après le chef du gouvernement, ça fait trente ans que la réalité est connu et la question est : comment combattre la ghettoïsation, l’apartheid, la séparation ? Et de récapituler que tous les mots reviennent au même, celle d’une politique urbaine qui finit par instaurer une ségrégation de plus en plus prononcée.
Manuel Valls insiste sur le risque, dans ces quartiers qui sont des poudrières sociales de voir émerger faute d’espoir, la dérive, la criminalité, l’islamisme radical. Ce sont les bases sur lesquelles l’islamisme radical se construit, et cherche à prendre le contrôle de l’économie souterraine et des consciences, explique le chef du gouvernement.
Pour autant, certaines mesures ont eu un effet positif, estime le chef du gouvernement, comme le cas des "politiques de discrimination positive, celles des ZEP, celles qui consistent à mettre plus de moyens là où il y en avait le moins". Heureusement qu’il y avait eu ces initiatives, sinon les banlieues seraient devenues des Harlem, conclut-il.