Le règlement de la crise en Ukraine a reporté la livraison des navires militaires à la Russie. Nicolas Sarkozy critique la valse-hésitation de l’Elysée.
Le chef de l’Etat prendra plus tard sa décision sur la livraison des navires de guerre à la Russie, reportée par la crise en Ukraine. "Je prendrai ma décision en dehors de toute pression, d’où qu’elle vienne et en fonction de deux critères, les intérêts de la France et l’appréciation que j’ai de la situation", a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à l’issue du G20, à Brisbane, en Australie.
"Il n’y a pas de pression non plus du temps", a-t-il ajouté, assurant que la France était "pour l’instant dans les règles" fixées par le contrat et qu’il ne se posait "donc pas la question aujourd’hui de compensations" qui devraient être versées à Moscou si ces navires n’étaient finalement pas livrés.
"Cette question du Mistral n’a pas été posée du tout ici, ni par des partenaires au sein du G20 ni par le président Poutine lors de notre entretien, parce que ce n’était pas le lieu", a confirmé le président de la République.
Nicolas Sarkozy a jugé samedi que la France devait "honorer sa parole" et livrer les deux Mistral à la Russie et qualifié l’attitude de François Hollande de "piteuse". Hollande s’est refusé à "polémiquer" avec lui. "Je ne vais pas polémiquer avec un candidat dans des élections partisanes et qui se laisse forcément aller à des facilités qui n’ont pas cours ici", a-t-il dit.
La France était sommée de livrer avant fin novembre de livrer un premier Mistral, sinon elle risque de "sérieuses" demandes de compensation. Les Mistral, des "bâtiments de projection et de commandement" (BPC) vendus par la France à la Russie en juin 2011 pour 1,2 milliard d’euros sous la présidence de Nicolas Sarkozy, sont au centre d’une polémique depuis que François Hollande a décidé début septembre de conditionner leur livraison à un règlement politique de la crise en Ukraine.