Selon une info de l’hebdomadaire satirique Le Canard Enchaîné, François Hollande en aurait assez du comportement "provoc" de son chef du gouvernement.
Dans son édition de ce jour, mercredi 29 octobre, Le Canard Enchaîné fait état des crispations entre l’Élysée et Matignon. Selon l’hebdomadaire satirique, le président de la République estime que son Premier ministre "tire trop sur la corde de la provoc". Une info que Canard enchaîné a pêchée au sein même des entourages de François Hollande.
Il y a "de l’eau dans le gaz" entre le président de la République et son Premier ministre, précise ainsi l’hebdomadaire. Ce dernier explique dans ses lignes que les petites blagues du premier envers le second lors de la remise du grand-croix de l’ordre national du Mérite étaient plutôt une forme de recadrage. Rappelant l’admiration du chef du gouvernement pour Georges Clemenceau, François Hollande s’était servi du parcours politique du "Tigre" pour ironiser sur les ambitions élyséennes de Manuel Valls : "Si vous avez choisi Clemenceau c’est parce que... Je connais bien son parcours, un parcours très long, ce qui vous laisse grand espoir. Il n’est pas devenu président de la République, mais on peut réussir aussi son existence sans être président de la République".
Selon Le Canard Enchaîné, ce discours masqué d’humour n’est pas anodin. En effet, à en croire certains de ses proches, François Hollande aurait tenu des propos bien plus durs après la cérémonie. "J’en ai un peu marre qu’il fasse provoc sur provoc. Il tire un peu trop sur la corde", a-t-il lâché. "Valls, il fait de la communication, encore de la communication, et les réformes n’avancent guère", se serait encore plaint François Hollande.
D’où vient cette crise "passagère" ? Selon toujours l’hebdomadaire, le chef de l’Etat n’aurait pas apprécié l’entrevue de Manuel Valls sur L’Obs la semaine dernière. Un entretien dans lequel le Premier ministre lançait notamment l’idée de changer le nom du Parti socialiste ainsi que l’ouverture au centre, avec pour propositions l’idée d’une "formation politique commune" des "progressistes". Un discours qui ne séduit aucunement François Hollande. "Ce n’était pas utile. Ça ne sert à rien et il sait que cela ne se fera pas. J’aurais préféré un autre langage, un autre discours en direction de la gauche", aurait-il jugé.
De son côté, le Premier ministre a aussi quelques reproches à l’encontre de François Hollande. Toujours selon des propos publiés par Le Canard Enchaîné, Manuel Valls aurait révélé à ses proches : "À un moment, il faut sortir du flou et des ambiguïtés. Hollande doit nous dire, le 6 novembre [lors d’une intervention télévisée, ndlr] s’il tient encore aux 50 milliards d’économies et au pacte de responsabilité. Il va falloir que Hollande nous dise quelle ligne il choisit et s’il maintient ses choix du 14 janvier, sinon, ce serait une remise en question de la parole présidentielle".
Réponse le 6 novembre prochain lors de la prochaine interview télévisée de François Hollande.