Lors d’une première grande interview au JDD, Emmanuel Macron dévoile sa méthode pour redynamiser la France. "Nous avons six mois pour créer une nouvelle donne", estime-t-il.
« C’est le moment pour la France de repartir à l’offensive. L’Europe a besoin d’un New Deal : la France s’engage à poursuivre et même à intensifier ses réformes ; l’Union annonce un grand plan de relance par l’investissement de 300 milliards d’euros. Cela représenterait environ 10 milliards d’investissements en plus en France chaque année. Tout le monde y gagnera, alors qu’aujourd’hui tout le monde est perdant – le ralentissement de l’économie allemande en est une nouvelle preuve. Mais la nouvelle donne européenne repose d’abord sur nous. La France doit faire le travail. », déclare le nouveau ministre de l’Economie lors de sa première grande interview sur le Journal Du Dimanche.
Avec la courbe de chômage qui n’est toujours pas inversée, la croissance revue à la baisse, Emmanuel Macron est plus que jamais déterminé à inverser cette tendance. A la question du JDD "Vous pouvez inverser la courbe du doute ?", il répond sans hésitation, "Je ne suis là que pour ça : c’est ma mission, sous l’autorité du Premier ministre. L’Allemagne l’a fait. Angela Merkel a la chance d’avoir eu un prédécesseur qui a fait les réformes. Pas nous. Nous savons que les réformes que nous faisons donneront leurs fruits dans deux ou trois ans au mieux, et leur plein effet dans dix ans. Nous le faisons pour nos enfants. Mais elles auront des effets immédiats à deux conditions : recréer la confiance chez les entrepreneurs et les ménages, et investir dès 2015 au niveau européen."
Evoquant les différentes réformes votées et engagées en France, il lance que "C’est historique ! Faire changer les choses, c’est toujours prendre un risque. C’est comme rentrer dans la vallée de la Mort : jusqu’au dernier moment, on ne sait pas quand on va en sortir ; mais la pire des erreurs est de faire marche arrière ". " Nous avons six mois pour créer une nouvelle donne en France et en Europe. ", a-t-il par la suite martelé.
Quant à l’assurance-chômage, il estime qu’" Il ne doit pas y avoir de tabou ni de posture. L’assurance-chômage est en déficit de 4 milliards d’euros ; quel responsable politique peut s’en satisfaire ? Il y a eu une réforme, elle est insuffisante. On ne pourra pas en rester là. C’est aux partenaires sociaux qu’il appartient de faire avancer les choses". " Mais comme l’Etat garantit financièrement le régime, il peut aussi reprendre la main si les blocages sont trop lourds. Le sujet reviendra en temps voulu", précise-t-il.