La commission des recours de l’UMP a confirmé hier la suspension du parti de Jérôme Lavrilleux en raison de son rôle dans l’affaire Bygmalion. Son exclusion sera examinée prochainement.
C’est à l’unanimité que les neuf membres de la commission ont décidé jeudi de la suspension du parti du député européen, ex-directeur de cabinet de Jean-François Copé à l’UMP et ancien directeur adjoint de la campagne présidentielle de 2012 de Nicolas Sarkozy, rapporte aujourd’hui le site 20minutes.fr. La décision a été annoncée hier.
Sa suspension, décidée avant l’été, avait été contestée par Lavrilleux, jugeant que le bureau politique du parti avait outrepassé ses droits. La décision de la commission des recours va également être transmise au secrétaire général par intérim de l’UMP, Luc Chatel, ainsi qu’au bureau politique.
C’est désormais une commission spéciale composée de Marc-Philippe Daubresse, Valérie Boyer et Thierry Solère qui va instruire la procédure d’exclusion de Jérôme Lavrilleux et soumettre son rapport au bureau politique « dans un mois et demi à deux mois ».
Cette commission spéciale pourra décider qu’elle est temporaire, le temps de la procédure judiciaire dans l’affaire Bygmalion, ou définitive, si elle se prononce pour l’exclusion, ce qui est probable. Lavrilleux pourra contester cette exclusion en justice.
Le 26 mai, Lavrilleux avait reconnu que la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 avait donné lieu à « un dérapage sur le nombre » de meetings et qu’un système occulte avait été mis en place pour éviter le dépassement du plafond autorisé des frais de campagne qui est d’environ 22,5 millions d’euros.
Event and Cie pouvait facturer indûment pour 10 à 11 millions d’euros à l’UMP dans le compte de campagne de Nicolas Sarkozy grâce à ce système. Jérôme Lavrilleux avait déjà été placé en garde à vue pour cette affaire.
Lavrilleux avait averti que s’il était exclu de l’UMP avait averti qu’il « parlerait ». « Pour le moment je me tais. Mais si on m’exclut de ce parti auquel j’appartiens depuis vingt-cinq ans, alors je reprendrai ma liberté de parole et je parlerai », avait-t-il déclaré au Parisien. Et d’ajouter : « Si on m’exclut de l’UMP, ça se réglera devant les tribunaux. J’ai déjà pris plusieurs avocats », a-t-il dit.