Yves Boyer, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique, a expliqué les raisons qui ne permettent pas à la France d’intervenir contre Daesh en Syrie…
Alors que dans la nuit de lundi à ce mardi, des raids aériens ont pour la première fois été menés par les pays appartenant à la coalition internationale mise en place pour combattre le groupe islamiste en Syrie, la France n’y a pas pris part. En début de semaine, la ville de Kobané au nord de la Syrie était sur le point de tomber entre les mains de Daesh, où ses djihadistes armés d’armes lourdes, parmi lesquelles figuraient des tanks, avaient assiégé la localité kurde.
A la veille du débat, prévu mercredi à l’Assemblée nationale, sur les frappes aériennes, Yves Boyer, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique et spécialiste de géopolitique, a expliqué les raisons de cet engagement limité à l’Irak. Il y a deux impératifs, dit-il.
Le premier est d’ordre politique. Pour intervenir militairement sur le territoire d’un pays souverain, il faut un accord préalable des autorités de ce pays. Bagdad a demandé une intervention des pays membres de la coalition, pas Damas. Surtout, la position officielle de la France depuis plusieurs années est de ne pas reconnaître la légitimité de Bachar el-Assad. Lui adresser une demande d’autorisation pour intervenir militairement serait lui reconnaître cette légitimité. Le second est de nature militaire. La France n’a que 12 avions disponibles, les Rafale de al-Dhafra à Abu Dhabi. Cela ne suffit qu’à frapper Daesh en Irak uniquement. Etendre l’intervention à la Syrie requiert l’appui d’autres appareils. En cas d’extension de l’engagement à la Syrie ce serait les appareils de la base de Djibouti qui seraient mobilisés.