L’ex-président de la république française avait été placé en garde à vue le premier juillet pour « corruption active, trafic d’influence actif et recel de violation du secret professionnel »... Retour sur ses propos.
Nicolas Sarkozy avait annoncé son intention de retourner sur la scène politique au cours de son interview sur le plateau de France 2. Cependant, il se doit également de régler les sujets pour lesquels il a été interpellé très récemment. Au cours d’une publication du même type, France Inter, France 3 et Libération avaient dévoilé le compte-rendu de la garde à vue de l’ancien président. Pour rappel, cette mise en examen s’est déroulée dans les locaux de la PJ de Nanterre, le 01er Juillet dernier pour motif de « corruption active, trafic d’influence actif et recel de violation du secret professionnel ».
Selon les accusations qui pèsent contre lui, il aurait fait une tentative de corruption sur haut magistrat de la Cour de cassation. Le candidat à la présidence de l’UMP aurait influencé sans aucun doute ce haut fonctionnaire de la justice, d’après les dires de Christine Dufau, la chef de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF). « Les conversations enregistrées entre Thierry Herzog, Nicolas Sarkozy et Gilbert Azibert sont claires sur leurs intentions, et leurs propos ne suscitent pas d’interrogation quant à leur volonté et leurs attentes : Gilbert Azibert est sollicité pour obtenir des informations et démarcher des conseillers à la Cour de cassation. En contrepartie, Nicolas Sarkozy accepte de l’aider à obtenir un poste à Monaco. Ces faits sont constitutifs du trafic d’influence, qui rappelons-le, prévoit l’influence réelle ou supposée. », avait-elle déclaré.
France Inter relate pourtant ce qui s’était passé un peu plus tôt avant sa mise en garde à vue. « Je veux dire que la mesure de garde à vue retenue contre moi porte atteinte à mes droits, pour la raison simple et spécifique qu’elle sera connue de la presse instantanément. Deuxièmement, je ne suis pas un justiciable au-dessus des autres, je dois répondre aux questions qu’on doit me poser. Je ne me suis jamais soustrait à mes obligations. Quand l’enquêteur m’a téléphoné pour fixer la date et l’heure, j’ai répondu « Oui » sans discuter, ou demander quoi que ce soit. Me mettre en garde à vue correspond à la volonté de m’humilier publiquement. Je ne suis pas un justiciable en dessous des autres. J’ai le droit à une justice impartiale. », aurait déclaré Nicolas Sarkozy.
C’était dans un climat de tension que Nicolas Sarkozy aurait quitté sa garde à vue après 9 h d’audition. L’ancien président avait redouté une éventuelle perquisition à son domicile concernant l’affaire lybienne. Son avocat l’a rapidement rassuré sur cette affaire.
Par rapport à la retranscription de l’échange entre Nicolas Sarkozy et l’enquêteur, « Que cachent ces techniques de langage codé fréquemment utilisées par le grand banditisme si ce n’est une recherche privilégiée dont la communication est pénalement réprimée ? », aurait demandé le policier. « À ma connaissance, je ne suis pas dans le grand banditisme, avait répondu l’ancien Chef d’état. Et je n’ai pas l’intention d’entamer une nouvelle carrière. Quant à Thierry Herzog, avec plus de trente ans d’ancienneté, il connaît beaucoup de gens avec qui il a sa propre manière de communiquer (...) Pour conclure, j’ai choisi de répondre à vos questions avec le plus d’honnêteté possible, le plus de précision possible, pour que la vérité soit approchée le mieux possible, déclare Nicolas Sarkozy aux enquêteurs. J’aurais pu avoir une autre attitude compte tenu des craintes que j’ai évoquées au début de mon interrogatoire sur la partialité de la justice et surtout sur la violation des droits de la défense que constitue à mes yeux la retranscription des écoutes entre mon avocat et moi. J’ai passé outre tout cela par respect pour l’institution que vous représentez et parce que je vous demande de me croire : je n’ai rien à cacher. », aurait-il retorqué.