Le Premier ministre effectue sa première visite officielle en Allemagne. Une visite qui sème le doute, selon un journaliste spécialiste des questions européennes.
Manuel Valls débute une visite officielle difficile, lundi 22 septembre, à Berlin. Face à Angela Merkel, il tentera de convaincre l’Allemagne de la solidité de sa politique économique et l’inviter à assouplir sa position européenne en matière de rigueur budgétaire, rapporte Le Figaro.
Un déplacement remis en doute par le journaliste Jean Quatremer, spécialiste des questions européennes. Invité sur Europe 1, le journaliste voit cette visite comme un certain non-sens : "La logique voudrait plutôt qu’il aille à Bruxelles pour convaincre la Commission et le Conseil européen", souligne-t-il évoquant cette visite dont l’objectif est de plaider pour un nouvel assouplissement de la politique de rigueur imposée par les traités européens.
Pour le journaliste, c’est une nouvelle forme de domination de l’Allemagne "cette rencontre donne l’impression qu’on est de retour dans une espèce d’empire allemand et que l’on dépend de l’Allemagne". Mais en parallèle, il relativise cette forme de dépendance en affirmant que le monde d’aujourd’hui est "interconnecté" : "On ne peut pas faire sans l’Allemagne et l’Allemagne ne peut pas faire sans nous", a lancé le journaliste. "Imaginez une Europe sans la France. Vous pensez que ça tient ?", précise-t-il. Selon lui, les élites politiques allemandes "sont angoissées à l’idée que la France s’effondre, car sans la France l’Europe ne peut pas continuer".
Le chef du gouvernement, dont ce voyage en Allemagne, apparaît comme le plus important à l’étranger depuis sa prise de fonction, a réitéré samedi qu’il effectuait ce déplacement "parce qu’il faut changer les choses en Europe". "Il faut une réorientation parce que la zone euro décroche en terme de croissance et d’inflation", a-t-il plaidé.