Journée décisive pour le Premier ministre ce mardi 16 septembre avec le Vote de confiance prévu à l’Assemblée Nationale. Manuel Valls a pris les devants en rappelant la majorité à ses "responsabilités".
C’est ce mardi que le Premier ministre doit prononcer son deuxième discours de politique générale face aux députés, au coeur de l’Assemblée Nationale. Il s’agit du second vote de confiance en moins de six mois et la majorité apparaît "déboussolée". En net recul dans les sondages, le chef du Gouvernement va devoir convaincre les députés de lui confiance pour mener à bien la politique générale du gouvernement.
Le 8 avril lors de son premier vote de confiance, Manuel Valls l’avait emporté largement avec 306 voix contre 239. Mais depuis, les frondeurs ont pris de l’assurance. Pour rappel : Manuel Valls a été contraint de composer une nouvelle équipe gouvernementale à la fin du mois d’août 2014 suite à la fronde de plusieurs ministres dont Arnaud Montebourg.
Sur le département, le député-maire de Saint-Leu a d’ores et déjà annoncé sa volonté de s’abstenir car il estime que le Gouvernement reste "sourd" face à "la population qui gronde à juste titre".
Thierry Robert affirme qu’il va s’abstenir pour le vote de confiance du gouvernement Valls 2. Thierry Robert est clair à sujet : "je ne me déplacerai pas à l’Assemblée nationale ce mardi pour le vote de confiance auquel le Premier ministre souhaite nous soumettre". "En effet, à quoi bon se déplacer une quatrième fois en 2 ans pour participer au vote de confiance que va soumettre Manuel Valls à l’Assemblée nationale. J’en ai assez des déclarations de bonnes intentions ! Comme je l’ai dit et répété, les Français et les Réunionnais veulent des actes" affirme Thierry Robert.
"Depuis le début de la mandature Hollande, le chef de gouvernement se présente tous les 6 mois devant l’Assemblée nationale pour obtenir notre confiance mais il reste sourd à nos propositions, nos mises en garde face à la population qui gronde, et à juste titre, contre une politique gouvernementale qui a du mal à se mettre en mouvement" dénonce Thierry Robert.
Sur le plateau du Journal Télévisé d’Antenne Réunion, Patrick Lebreton a quant à lui assuré dimanche soir qu’il voterait la confiance au gouvernement aujourd’hui. Le président du Progrès réitéré son soutien au gouvernement de Manuel Valls et au président François Hollande.
"Je voterai pour la confiance car nous sommes à la mi-mandat. Il faut tout simplement poursuivre. Après la visite du président de la République et ses annonces, il n’y a aucune raison."
La députée Huguette Bello ne s’est pas encore prononcée au sujet du vote de confiance.
Manuel Valls veut aller "jusqu’au bout de sa mission"
Malgré les turbulences, Manuel Valls a déjà annoncé qu’il irait "jusqu’au bout de sa mission". "Je suis là pour tenir, dans un dialogue permanent avec la majorité et le Parlement, pour tenir parce que le pays a besoin que l’exécutif tienne, assume ses responsabilités, assume l’autorité. Vous pensez un seul moment que je pourrais quitter les fonctions qui sont les miennes ? Non, au contraire, il faut sortir de cette ambiance délétère, entretenue par des rumeurs, des titres de presse qui sont totalement infondés".
Si Manuel Valls ne devait pas obtenir de majorité lors du vote de confiance, "l’article 50 de la Constitution prévoit la remise de la démission du gouvernement par le Premier ministre. Ce qui n’implique pas de dissolution de l’Assemblée : elle relève uniquement de la décision du Président. Quoi qu’il en soit, malgré la fragilité de la majorité, il est peu probable que le Premier ministre soit mis en difficulté sur ce vote".
Il faut savoir que les socialistes détiennent 290 des 577 sièges, soit un siège de plus que la majorité absolue. En clair, il faudrait que 50 frondeurs socialistes s’expriment contre le gouvernement.
A noter également : la popularité du Premier ministre est en chute libre depuis la rentrée. Selon le baromètre Ipsos-Le Point publié lundi 15 septembre, "63 % des Français (+ 8 points) portent sur lui un jugement défavorable".
Retrouvez dans la vidéo ci-jointe la position des députés réunionnais.