La conférence pour la paix et la sécurité en Irak se tient ce jour à Paris dans un objectif assez ambitieux et à la fois laborieux qui consiste à mettre en place une stratégie globale de lutte contre l’EI.
La communauté internationale est plus que jamais décidée à mener une lutte ardue contre l’Etat islamique (EI) trois mois après le début de l’offensive des djihadistes.
Au cours de cette réunion de lundi, les représentants d’une trentaine de pays répondront présents dont les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et une dizaine de pays arabes, comme le Qatar et l’Arabie saoudite. L’objectif est de répartir les rôles de chaque pays participant dans la lutte à la coalition internationale, annoncée il y a dix jours par les Etats-Unis, contre les djihadistes de l’État islamique. Une source proche du ministère de la Défense française a toutefois annoncé sur Reuters que "le partage des rôles militaires est pour l’heure très incertain dans la mesure où les Etats-Unis ne nous ont pas parlé de leur planification".
Avec l’assassinat, samedi, d’un troisième otage britannique par les djihadistes sunnites, la coalition entre pays occidentaux et États arabes devra se resserrer encore plus. Toutefois, l’Iran, un des acteurs majeur de la crise syrienne et irakienne ne fera pas partie de la coalition à causes des réticences américaines et de l’opposition des pays du Golfe. De son côté, l’Australie a déclaré dimanche son intention d’expédier 600 hommes et des avions de combat aux Émirats arabes unis pour les opérations militaires. En outre, David Cameron a informé de son intention de "traquer" les auteurs de l’exécution de l’otage britannique.
Il y a quelque peu, le président américain Barack Obama a annoncé la coalition internationale visant à "affaiblir", puis "détruire" Daech, l’acronyme arabe de l’État islamique. La rencontre de ce jour définira en termes militaires, politiques et financiers la détermination de la communauté internationale à contrer l’offensive des djihadistes sunnites qui ont conduit l’Irak dans le chaos depuis le début de leur offensive trois mois auparavant. François Hollande et son homologue le président irakien Fouad Massoum présideront ensemble cette conférence pour la sécurité de l’Irak.
Lors de sa visite en Irak vendredi dernier, le patron de l’Elysée a souligné que "l’objet de cette conférence, c’est de coordonner les aides, les soutiens, les actions pour l’unité de l’Irak et contre ce groupe terroriste", comme le rapporte Reuters. Et de rajouter dans "une approche la plus large possible". Dans Le Figaro, un responsable français avait déclaré qu’ "il faut faire en sorte que la menace constituée par Daech, qui concerne tout le monde, suscite une baisse de la tension entre les acteurs régionaux, qui ont parfois des intérêts contradictoires, afin de leur permettre de travailler ensemble autour d’un but commun."
De nombreuses questions restent encore sans réponse notamment la position de la Russie, en froid avec les Occidentaux depuis la crise ukrainienne, mais qui déclare être très concernée par la lutte contre les djihadistes. La question des pays arabes suscite également un vif questionnement sachant que la plupart veulent rejoindre la coalition, mais refusent de participer aux frappes militaires.