Les députés frondeurs du PS ont annoncé aujourd’hui qu’ils cheminaient vers une abstention collective lors du vote de confiance du nouveau gouvernement Valls. Le premier ministre a affirmé qu’« il faut tenir ».
Le 16 septembre, Manuel Valls engagera la responsabilité de son nouveau gouvernement sur une déclaration de politique générale, rappelle aujourd’hui TF1. Il s’agit d’un vote serré par lequel il espère rassembler un parti divisé sur sa politique en faveur des entreprises.
« Nous nous orientons vers une abstention collective », a dit à la presse Christian Paul, l’un des chefs de file des frondeurs, avant d’ajouter : « Nous pensons qu’il n’est pas possible d’imposer au groupe socialiste une unanimité de façade », attendant de l’exécutif un changement de politique économique.
Manuel Valls a dramatisé les enjeux devant le groupe socialiste réuni à l’Assemblée nationale : « Face à une situation politique très dégradée en France, nous devons tenir, nous devons être à la hauteur », a-t-il dit à la sortie. « Il y a tellement de doutes, tellement de défiance, une telle crise de confiance dans notre pays qu’il faut être capable de gouverner dans la dignité et en tenant évidemment le cap ». Une vision partagée par le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis qui avait le même point de vue à son arrivée.
Le gouvernement ne pourra compter ni sur l’opposition de droite, UMP et centristes, ni sur le Front de gauche, qui vote contre la plupart des textes socialistes. « Nous ne voterons pas la confiance », a déclaré aujourd’hui le président du groupe FG, le communiste André Chassaigne. « Nous ne pouvons pas voter ces orientations ».
Le vote des 18 députés écologistes reste une inconnue et les Verts pourraient se diviser le 16 septembre. Seul le groupe des radicaux de gauche reste fidèle à la majorité, même si ses 17 députés n’ont pas hésité à voter contre la réforme territoriale.
Un rejet pourrait entraîner une dissolution de l’Assemblée et, dans les circonstances actuelles, le retour de la droite au pouvoir.