Ayant « entendu la pression de la communauté internationale » face à la crise ukrainienne, la France annonce la suspension de la livraison du Mistral à la Russie « jusqu’en novembre ».
Une source diplomatique française citée par Liberation révèle que "La décision a été prise en début de semaine. Le contrat est suspendu jusqu’en novembre. C’est à cette date que l’on verra s’il y a des conséquences financières ". Il estime que cela " pourrait nous coûter 1 milliard d’euros ".
Si en France, on lance qu’" On nous reprochait de vouloir les livrer, on ne peut pas nous reprocher de ne pas vouloir les livrer ", du côté de la Russie, Iouri Borissov, vice-ministre russe de la Défense a fait remarquer que "le refus à ce contrat ne sera pas une tragédie pour nous en matière de plan de réarmement » avant d’ajouter « Même si c’est bien évidemment désagréable et apporte certaines tensions dans les relations avec nos collègues français ".
Pour sa part, l’Elysée a noté qu’étant donné la gravité de la situation qui prévaut en Ukraine, les conditions d’autorisation de livraison du premier des 2 navires à la Russie " ne sont pas à ce jour réunies ". "Les actions menées récemment par la Russie dans l’est de l’Ukraine contreviennent aux fondements de la sécurité en Europe ", a lancé la présidence française.
Alors que l’Union Européenne s’apprête à durcir les sanctions contre la Russie, les USA avaient déploré, ce mercredi, la vente des navires de guerre conclue entre Paris et Moscou. Mais ils ont par la suite salué la suspension du contrat qu’ils qualifient de "sage décision".
Du côté des employés, Jean-Marc Perez, secrétaire adjoint FO des chantiers navals STX, annonce "C’est une réaction de stupéfaction et de scandale". "Si l’annonce du président se concluait par l’arrêt de la construction, ce seraient des centaines d’emplois qui seraient mis en difficulté aussi bien chez STX que chez les sous-traitants. C’est inacceptable, intolérable", a-t-il par la suite lancé dans des propos rapportés par Le Figaro.