La nomination de Macron au poste de ministre de l’économie a suscité une vague d’agitations. Macron, ex-conseiller de Hollande se détache des thèses de Montebourg et du cap social-libéral du chef de l’Etat.
Le chef de l’Etat n’a pas manqué de provoquer un lot de surprises, voire de la colère en nommant Emmanuel Macron au poste de ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique du gouvernement Valls II. Macron, son ex-conseiller économique et ancien banquier, représente une "rupture avec les thèses d’Arnaud Montebourg et du cap social-libéral du chef de l’Etat", comme le rapporte le Nouvel Observateur.
Dans la nouvelle équipe composée de socialistes, mais pas de "frondeurs", le visage d’Emmanuel Macron indigne les "frondeurs" du PS et ces derniers y réfléchiront à deux fois avant de dire "oui". "Ca sera une décision collective le moment venu", a annoncé, Christian Paul, un des leurs sur les mêmes sources. De son côté, Laurent Baumel ne cache son indignation et rétorque qu’il s’agit d’une "une provocation évidente". Pierre Laurent (PCF) définit cette nomination comme étant la consécration d’"une politique plus droitière que jamais". Martine Billard (Parti de gauche) riposte en déclarant que "la finance s’étale au pouvoir avec Manuel Valls".
Le numéro un d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Emmanuelle Cosse a déclaré que cela "ne va pas dans le sens" d’une "refonte de la politique économique". Et Florian Philippot, vice-président du FN, de tempêter que c’est "l’officialisation de la domination de la grande finance !". Dans un point de vue plus objectif en insistant sur la désunion de la gauche, l’UMP Dominique Dord annonce "enfin un type à l’économie qui sait comment ça marche !"
Le premier ministre quant à lui qualifie cette nomination de "beaux symboles". "Et alors, on ne peut pas dans ce pays être entrepreneur, banquier, commerçant, artisan ?", s’interroge-t-il sur le Nouvel Observateur. L’Elysée avait dévoilé le souhait de François Hollande de créer un "gouvernement de clarté" sur la "ligne" fixée par le président de la république, mais également sur les "comportements". Ce dernier point figure parmi les exigences du chef de l’Etat depuis le premier gouvernement de Jean-Marc Ayrault.
Depuis l’arrivée de Manuel Valls à Matignon, les deux têtes de l’exécutif ont pris la décision de trancher dans le vif, lundi face au désaccord entre la ligne officielle visant la restauration de la compétitivité du pays en aidant les entreprises et en coupant dans les dépenses publiques et par rapport à la demande de certains pour "une inflexion majeure" libérant la contrainte budgétaire.
La nouvelle équipe de l’Exécutif sera amené à collaborer avec une majorité parlementaire étriquée avec une menace constante d’effritement. "L’exécutif a déjà eu à déplorer jusqu’à 41 défections parmi les parlementaires socialistes sur le programme d’économies présenté en avril.", précise toujours le Nouvel Observateur.