Trois députés ont réagi à la composition du gouvernement Valls II, Laurent Baumel, Jean-Marc Germain et Christian Paul. Le premier parle d’une « provocation évidente ».
Voici les réactions de trois députés socialistes « frondeurs » à la composition du deuxième gouvernement de Manuel Valls recueillies par Libération :
- Laurent Baumel : « La nomination de ce gouvernement est marquée par une provocation évidente : le remplacement de (Arnaud) Montebourg par (Emmanuel) Macron. (Arnaud) Montebourg incarnait une politique volontariste, de gauche. (Emmanuel) Macron est dans l’histoire de ce quinquennat, celui qui convertit la gauche gouvernementale à une forme de libéralisme économique. A la fois par son parcours, mais surtout parce qu’il a été l’inspirateur de la politique de l’offre massive et excessive. C’est une provocation dérisoire parce que je ne vois pas l’intérêt de l’exécutif à narguer la gauche, à lui faire des pieds de nez. Je ne comprends pas ce qu’il cherche ».
- Jean-Marc Germain : « Sur le fond, ce qui nous intéresse, c’est ce qui va être mené comme politique, donc le remaniement qu’on attend, c’est celui de la politique menée. Rendez-vous en septembre-octobre, avec les débats budgétaires. On regrette le départ de deux ministres qui portaient les mêmes idées que nous au gouvernement. La nomination de (Emmanuel) Macron, sans remettre en cause sa personnalité, ça donne un affichage que je regrette, de quelqu’un dont le parcours était dans la finance, (...) c’est un symbole regrettable ». Voterez-vous la confiance à Manuel Valls ? « C’est pas le sujet du moment, on est concentré sur les votes sur le budget ».
- Christian Paul : « C’est avant tout sur la politique et les choix politiques que nous jugerons, nous allons juger aux actes. Je lance à M. Macron deux défis : le premier c’est celui d’avoir le courage de proposer au parlement une nouvelle loi bancaire, tant la première est insuffisante aujourd’hui pour financer l’économie. Le second, c’est d’oser dire avec fermeté aux entreprises du Cac 40 que l’augmentation de 30% des dividendes distribués est totalement irresponsable en période de crise ». Voterez-vous la confiance ? « Ca sera une décision collective le moment venu, cette décision n’est pas prise aujourd’hui ».