De nombreuses voix d’opposition se font entendre pour réclamer un retour aux urnes, à l’heure où Manuel Valls s’attèlent à la formation d’un nouveau gouvernement. Le ton commence également à monter à gauche.
La question d’une possible dissolution de l’Assemblée nationale est sur toutes les lèvres, alors que le remaniement ministériel est en cours, note ce matin le JDD. Les politiques sont en effet de plus en plus nombreux à demander de nouvelles législatives.
Les plus virulents sont, sans surprise, les ténors du Front national, par la voix de Marine Le Pen qui a critiqué dans un communiqué une "nouvelle démonstration de la désunion de la majorité socialiste et de l’incapacité du Premier ministre et du président de la République à obtenir le soutien de leur propre camp". "Dans ces conditions, il est plus que jamais nécessaire de redonner la parole aux Français et de dissoudre l’Assemblée nationale".
Le vice-président du FN, Florian Philippot, estime lui aussi que le remaniement n’aboutirait qu’à "un nouveau gouvernement technique, qui sera dans l’échec parce qu’il conduira la même politique. Un nouveau jeu de chaises musicales pour continuer à marcher au pas bruxellois, quel intérêt ? Le retour au peuple s’impose ! ".
Pour Eric Woerth, ancien ministre des Finances de François Fillon et aujourd’hui député de l’Oise, la décision de Manuel Valls signe "la fin de la Ve république". "Il n’y a plus d’autorité au sein de l’Etat. (…) A un moment donné, il faut dissoudre l’Assemblée". Une opinion partagée par Franck Riester, député de Seine-et-Marne, pour qui "On arrive vers une crise politique majeure, avec une dissolution que sera obligé de faire le président de la République".
Ces appels à la dissolution émanant de la droite ne sont pas une surprise, avec un premier ministre et un président de la République au plus bas dans les sondages. L’UMP comme le Front National sont convaincus de l’emporter si les Français étaient appelés à élire une nouvelle Assemblée.
Mais à gauche, un certain nombre de voix souhaitent également que François Hollande procède à la dissolution. François Delapierre, secrétaire nationale du Parti de Gauche, rappelle ainsi des promesses de François Hollande en 2006, dans lesquelles il évoquait la nécessité d’un "exercice de vérification démocratique au milieu de la législature". François Delapierre se demande : "Quelle peut être la forme concrète, pratique, pacifique de cette vérification démocratique sinon un référendum révocatoire ?"