Le Front national, mais aussi certains cadres de l’UMP, réclament la dissolution de l’Assemblée nationale après l’annonce de la démission du gouvernement. Eric Woerth estime que la France est dans une crise majeure.
La démission du gouvernement a créé la surprise, reste à savoir si la décision satisfait les politiques, s’interroge aujourd’hui BFMTV. La présidente du Front national souhaite que François Hollande fasse davantage, en dissolvant l’Assemblée nationale : "Les Français doivent pouvoir s’exprimer. Quand ils le font, on n’en prend pas compte. On ne peut pas faire tenir une politique, alors que le président a un niveau d’impopularité jamais atteint. Tant qu’on changera les hommes mais pas la politique, on ne pourra rien changer".
Florian Phillipot avait comparé le remaniement à un "reculer pour mieux sauter", et qualifie de "politique du bateau ivre" la politique du gouvernement. Eric Woerth, député UMP de l’Oise, estime que la démission de la totalité du gouvernement est une "surréaction". "Il fallait se séparer de Benoît Hamon et d’Arnaud Montebourg, mais en rester là", juge l’ancien ministre. "On progresse dans l’impasse, on sent venir la fin de la cinquième République", conclut-il.
La France "est dans une crise majeure" pour le député UMP Eric Ciotti qui appelle aussi "le peuple aux urnes". Roger Karoutchi, sénateur UMP, tempère en n’appelant pas à dissoudre l’Assemblée, tout en reconnaissant que le nombre des frondeurs est "un vrai sujet", et que le gouvernement pourrait devenir minoritaire. La majorité actuelle est devenue un "Woodstock en permanence", selon lui.
Le président du parti Debout La République, Nicolas Dupont-Aignan, souhaite également que le président dissolve l’Assemblée. "François Hollande préfère obéir à Merkel que de changer de politique. Et elle mène à un océan de chômeurs. Il va falloir une dissolution, voire une élection présidentielle", a-t-il annoncé.
Alexis Corbière, du Parti de Gauche, pense que "le président n’a plus de majorité à l’Assemblée nationale" et demande "un retour aux urnes".
Même type de réaction pour certaines franges du PS, Marie-Noëlle Lienemann, de l’aile gauche du parti est plutôt du côté d’Arnaud Montebourg et de Benoît Hamon. François Hollande a suivi "une ligne désastreuse", selon elle.
En ayant "éliminé les écologistes puis éliminé l’aile récalcitrante qui représente quand même beaucoup de gens au sein du PS, François Hollande se trouve comme un roi nu", a-t-elle déclaré.