Le ministre de l’Economie a violemment critiqué ce week-end la politique du gouvernement Valls. "La ligne jaune a été franchie" d’après l’entourage de Manuel Valls, le premier ministre a convoqué Arnaud Montebourg.
Le 24 août, lors de la Fête de la rose à Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire), Arnaud Montebourg a tenu des propos très critiques sur la politique menée par le gouvernement. Le ministre de l’Economie va-t-il être sanctionné ? s’interroge France TV aujourd’hui. "Il n’y a pas de colère, (...) ce n’est pas une question d’autorité, mais d’orientations", anticipe Arnaud Montebourg sur Europe 1. Il a refusé de modérer ses propos, évoquant des "d’appels mondiaux" à changer les orientations budgétaires en Europe en citant "des économistes du monde entier, des dirigeants d’institutions internationales, madame Lagarde, patronne du Fonds monétaire international". Il a rajouté également que ne se trouve "pas dans l’hypothèse " d’un départ du gouvernement.
"La ligne jaune a été franchie" et "le premier ministre est décidé à agir", avait annoncé dimanche 25 août l’entourage du premier ministre. De son côté, Arnaud Montebourg affirme ne pas regretter ses propos : "La promesse (de remettre l’économie en mouvement) n’a pas été tenue, l’honnêteté oblige à le reconnaître". Le ministre a été salué par la frange frondeuse du PS. "On parle souvent de la doctrine Chevènement, ’un ministre ça ferme sa gueule ou ça démissionne. Maintenant, il y a la jurisprudence Montebourg", estime Patrice Prat, député du Gard. "Quand on veut servir son pays, on ne déserte pas, on argumente. Arnaud Montebourg est utile de l’intérieur".
"Je suis ministre de l’Economie, je ne suis pas frondeur", a soutenu Arnaud Montebourg, assaillis de journalistes, à son arrivée dans son fief électoral. On en saura davantage l’issue de son entrevue avec le premier ministre. A noter que le premier ministre vient de remettre au président la démission du gouvernement. Il en formera un nouveau demain.