Avant sa mise en examen pour recel de violation du secret professionnel, corruption et trafic d’influence actifs, Nicolas Sarkozy avait passé presque 16 heures en garde à vue. Retour sur cet évènement.
Arrivé peu avant 8 heures à la direction centrale de la police judiciaire à Nanterre, l’ancien chef de l’Etat était seul face aux enquêteurs, son avocat, Me Herzog, étant lui aussi concerné par la même affaire dans laquelle il est cité.
Au terme de plus de 15 heures de garde à vue, Nicolas Sarkozy est sorti vers 2 heures du matin des locaux de la DCPJ " à bord d’une berline grise, le visage clos et les traits tirés par la fatigue ", comme le décrit Europe1. Il a ensuite été conduit devant deux juges d’instruction, qui, au terme de 2h30 d’audition, ont retenu contre lui les chefs de recel de violation du secret professionnel, corruption active et trafic d’influence actif.
Traduits tour à tour devant les juges, lui et Me Herzog se seraient croisés dans les couloirs de la police judiciaire mardi soir sans avoir pu échanger le moindre mot.
A en croire Le Figaro, Me Pierre Haik défendra désormais l’ancien locataire de l’Elysée tandis que son avocat, sera, lui, représenté par Me Paul-Albert Iweins. Ce dernier a affirmé mardi soir sur Europe1 que les deux justiciables entendent se prévaloir de toutes les voies de recours pour contester leurs mises en examen et pour ce faire, remettre en question la légalité des écoutes téléphoniques. " Ces faits ne reposent que sur des écoutes que nous contestons et dont la légalité sera fortement combattue (...) Nous allons nous battre ", a indiqué Me Paul-Albert Iweins.
Justement, à ce stade de l’enquête, Nicolas Sarkozy et Me Herzog pourront désormais disposer des contenus des écoutes téléphoniques et savoir quelles parties de leurs discussions pouvaient leur être préjudiciables, explique encore Europe 1. Une fois en connaissance des faits qui leur sont reprochés, ils pourront entamer des démarches en vue d’une demande en nullité, par exemple.
Pour rappel, si les faits sont avérés, Nicolas Sarkozy pourrait encourir jusqu’à 10 ans de prison et 150 000€ d’amende rien que pour le volet " trafic d’influence ".