Un premier clash dans la famille Le Pen. Si le père tacle sévèrement les artistes qui critiquent le Front National, la fille taxe les réactions du père de « faute politique ».
Avec la fulgurante montée de l’extrême droite en France notamment lors des 2 dernières élections, municipales et européennes, des artistes français et internationaux tels que Guy Bedos, Madonna et Yannick Noah, se sont mis à critiquer le FN.
Des critiques auxquelles le président d’honneur du parti, Jean-Marie Le Pen, répond sèchement "on fera une fournée la prochaine fois", dans une vidéo diffusée samedi sur le site du parti.
Pour la première fois, la fille ne défend pas son père. "Je suis convaincue que le sens donné à ses propos relève d’une interprétation malveillante. Il n’en demeure pas moins que, avec la très longue expérience qu’est celle de Jean-Marie Le Pen, ne pas avoir anticipé l’interprétation qui serait faite de cette formulation est une faute politique dont le Front national subit les conséquences. Si cette polémique peut avoir une retombée positive, c’est celle de me permettre de rappeler que le Front national condamne de la manière la plus ferme, toute forme d’antisémitisme, de quelque nature que ce soit", lâche Marine Le Pen en réaction au "nouveau dérapage" de son père. Des propos rapportés par Europe 1.
Même son de cloche du côté des membres et alliés du Front National. Le vice- président du parti, Louis Aliot, estime que le père de sa compagne "a bien utilisé le terme de fournée, c’est une mauvaise phrase de plus. C’est stupide politiquement et consternant". Commentaire publié dans le journal Le Parisien.
"Inacceptable, intolérable" assène Gilbert Collard qui confie sa lassitude à l’égard des "bourdes langagières" de Jean-Marie Le Pen. Le député Rassemblement bleu Marine (RBM) souhaite même le départ à la retraite du président d’honneur.
Avec les réactions que ses propos ont suscitées, Jean-Marie Le Pen a tenu à diffuser un communiqué de presse sur le site du parti. "Le mot « fournée » que j’ai employé dans mon journal de bord hebdomadaire n’a évidemment aucune connotation antisémite, sauf pour des ennemis politiques ou des imbéciles."