Une information judiciaire pour assassinat a été ouverte en France sur la mort en 2004 de Yasser Arafat, faisant suite à une plainte contre X déposée par sa veuve Souha Arafat, qui soupçonne un empoisonnement.
Le tribunal de grande instance de Nanterre a ouvert, mardi 28 août, une information judiciaire contre X pour assassinat afin d’éclaircir les causes du décès de Yasser Arafat, le 11 novembre 2004, à l’hôpital militaire de Percy, dans les Hauts-de-Seine.
Cette procédure a été engagée à la demande de Souha Arafat, la veuve de l’ancien dirigeant palestinien, qui pense que son défunt mari était mort empoisonné. Elle a en effet déposé une plainte contre X pour assassinat, le 31 juillet, après la découverte du polonium, une substance radioactive hautement toxique, sur des effets personnels de Yasser Arafat.
"Trois juges d’instruction ont été désignés pour conduire cette enquête par le président du tribunal de grande instance de Nanterre", indique-t-on du côté de la présidence du tribunal.
"Une information judiciaire a été ouverte pour assassinat, comme attendu après le dépôt de plainte de Mme Arafat", a annoncé plus tôt une autre source proche du dossier.
Les dirigeants actuels de l’Autorité palestinienne ont salué l’ouverture de cette information judiciaire par la justice française. Officiellement, le leader palestinien Mahmoud Abbas avait déjà demandé au président français François Hollande "de nous aider à enquêter sur les circonstances du martyre de l’ancien président Arafat", selon le négociateur Saëb Erakat.
Indirectement visé, Israël "ne se sent pas concerné par cette enquête malgré des accusations farfelues portées contre nous", se défend un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, qui dit "espérer que cette enquête fera toute la lumière sur cette affaire".
Les controverses autour de la mort de Yasser Arafat ont été relancées après la diffusion par Al-Jazeera d’un documentaire "troublant", le 3 juillet dernier.
La chaîne arabophone révélait que l’Institut de radiophysique de Lausanne avait détecté une "quantité anormale de polonium" sur les effets personnels de l’ex-dirigeant palestinien.
La thèse d’un empoisonnement a été avancée, d’autant qu’un rapport d’hospitalisation daté du 14 novembre 2004 parlait d’une inflammation intestinale "d’allure infectieuse" et de troubles de coagulation "sévères", selon Slate.fr.
A l’heure actuelle, les experts de l’Institut français se disent prêts à se rendre à Ramallah pour examiner la dépouille de Yasser Arafat, avec l’accord de sa veuve.